Nous étions Charlie

 

Je suis Charlie

Le SE-Unsa appelle enseignants, parents, enfants, citoyens à la marche républicaine dimanche 11 janvier, à 14h30 place Kléber, Strasbourg. Nous serons présents en tant que citoyens, sans aucun étiquetage syndical.

Pour Galilée, il n’y avait pas de plus grande haine que celle de l’ignorance pour la connaissance. Et il savait de quoi il parlait, ayant été lui-même victime de cet acharnement haineux. Bien entendu, il ne s’agissait pas, pour lui, de s’en prendre à ceux de son époque qui n’avaient pas eu droit à l’instruction, qui étaient privés de l’accès à la connaissance. Ce qu’il dénonçait, était l’ignorance active, celle de ceux qui préféraient se conformer aux dogmes les plus stricts, quitte à se trouver en contradiction flagrante avec les faits, la science, la réalité observable.

Chaque fois et partout, lorsque notre Terre ne tourne pas bien rond, est à l’œuvre cette volonté délibérée d’imposer une vérité révélée et d’y soumettre un peuple soumis.

Bien entendu c’est le fait des intégrismes de toute nature qui sévissent dans le monde. C’est aussi le mode d’action plus pernicieux de ceux qui refusent toutes évolutions sociétales, revendiquent un âge d’or ou un paradis perdu qu’ils rêvent de réinstaurer.

Ainsi, « le fanatisme est l’apanage des ignorants » comme le dénonce le québécois Jean Barbeau. Et le seul remède contre cette ignorance volontaire, demeure l’Éducation.

J’en étais là de la rédaction de mon billet hebdomadaire quand est tombée l’insupportable nouvelle de l’abomination : l’attentat sauvage, fanatique et meurtrier contre Charlie Hebdo.

Il est l’inacceptable démonstration que l’obscurantisme fanatisé est toujours à l’œuvre partout dans le monde. Que la liberté d’expression, la liberté de dire, de rire, la liberté tout court est en permanence menacée par ceux qui entendent dicter aux autres ce qu’ils doivent faire, taire, penser.

Tous nos combats éducatifs sont consacrés à lutter contre cette ignorance, ce fanatisme, cette haine. Ceux d’hier qui initiaient l’éducation populaire et instauraient l’école publique, gratuite et obligatoire. Ceux d’aujourd’hui qui –dans une démarche globale d’éducation tout au long de la vie- œuvrent au développement d’une éducation citoyenne critique et à l’évolution d’une école de la réussite de tous, plus juste et plus bienveillante. Ceux qui militent au quotidien pour l’émancipation individuelle et collective de toutes et de tous, de chacune et de chacun.

La seule réponse est de transformer notre juste colère en une pugnacité encore plus grande, en un investissement encore plus fort, en une énergie encore plus active au service de l’intelligence, contre cette ignorance qui est la haine !

Denis ADAM, Unsa Education
Mercredi 07 janvier 2015