Directeur, l’état d’urgence ?

Que penser de la demande du Secrétaire Général Adjoint (SGA) du lundi 20 mars à 14H25 et concernant la date passée ou à venir de l’exercice anti-intrusion ? Pas grand-chose en fait si ce n’est l’interrogation quant à l’utilité réelle de cette demande…

Sans doute dans l’intention un nouveau coup de comm pour faire croire au grand public que les écoles ont été sécurisées, que les enfants sont surentrainés et rôdés à la lutte anti-terroriste… Effet d’une actualité autant politique que factuelle.

Par contre que penser du « délai de rigueur » octroyé, à savoir pour le mardi 21 mars à 12H00, soit 21H35min plus tard ? Alors là il y a à dire comme à redire et le SE-Unsa 67 l’a fait dès le 21 mars par un mail à l’initiateur de cette injonction, mail dont vous pourrez prendre connaissance ci-dessous.

Quid de l’esprit de la simplification des tâches des directeurs et des travaux des groupes de travail sur le sujet ? Les promesses devraient engager, elles devaient engager…

Quid de la bienveillance envers ces personnels reconnus essentiels dans le fonctionnement du service public d’éducation ? Rappelons que « bienveillance » est un mot à la mode actuellement et déplorons qu’elle ne reste qu’un mot en ce qui concerne l’attitude adoptée par la hiérarchie à propos des agents du service public d’éducation.

Parce que quand on sort de l’immédiateté et qu’on prend un peu de recul, on se rend bien compte que les conditions de travail des directeurs continuent à se dégrader :

  • Demandes de plus en plus urgentes (rappelons l’enquête allophone du début d’année ou plus récemment l’annonce du début des opérations sur AFFELNET).
  • Mise en place de la sécurisation des écoles sans aucune aide ni moyens à grand renfort d’annonces médiatiques qui ne restent donc que médiatiques.
  • Disparition progressive des EVS (combien pour la prochaine rentrée ? Parions pour zéro).
  • Suppression de la possibilité de bénéficier d’un temps partiel.
  • Etc. (je suis sûr que chacun saura compléter cette liste)

 

La direction c’est un métier, mais ce métier ce n’est pas être connecté en permanence avec les outils informatiques pour répondre dans l’immédiateté aux demandes institutionnelles qui n’ont aucun caractère d’urgence.

La direction c’est bien un métier, mais un métier de gestion humaine des ressources et pas un métier de gestion des ressources humaines, la différence est minime puisqu’elle ne concerne que la bienveillance. Cette différence ne serait-elle pas, par hasard, essentielle?

Si l’administration ne veut pas tenir compte de cette réalité, alors nous saurons, tous ensemble, la lui rappeler en relançant l’action : « Je le ferai quand j’aurai le temps ! ». A chacun de se positionner et de choisir ou de subir au risque d’y perdre et/ou son âme et/ou sa santé.

Didier CHARRIE

P.S. : Et si déjà on s’emparait du Registre Santé et Sécurité au Travail ? Si par hasard il n’était pas en place dans votre école, vous pouvez le télécharger sur notre site dans la partie direction.

Notre mail à l’intention du secrétaire générale de la DSDEN :

Monsieur Bernard, 

 Des directeurs nous font suivre le mail que vous leur avez envoyé, cf plus bas.

Si la lutte contre le terrorisme est une priorité, l’accompagnement des directeurs et la simplification de leurs tâches en est une aussi.

On exige de leur part une réponse à exécuter en moins de 24 heures…

Rappelons qu’ils sont nombreux à avoir une classe, qu’ils sont nombreux à prendre attache auprès de leur équipe avant de prendre ce type de décision.

Le délai qui leur est imposé est, en l’état, incompréhensible.

 Je ne vous cache pas qu’à la prochaine demande administrative avec un délai de réponse de ce type, le SE-Unsa demandera aux directeurs de surseoir à l’urgence. 

En effet, qui mieux qu’eux-mêmes prendrait soin de leurs conditions de travail ?

 Cordialement

Pour le SE-Unsa 

AMHaller