REFONDER L’ÉDUCATION PRIORITAIRE : concrètement

Quelles nouvelles mesures concrètes pour les REP et REP+ ?  ICI

COMPTE RENDU  du groupe de travail académique du 5 février 2014

– Les établissements REP+ ont dû finalement être choisis assez rapidement en raison des DHG à distribuer. L’administration n’avait cependant pas la capacité matérielle de le faire en CTA. Les annonces liées à la refondation de l’éducation prioritaire ont été faites assez tardivement et n’ont pas permis de proposer un calendrier équilibré.

Retenus pour le Bas-Rhin : le réseau du collège Erasme et les écoles : Ecole élémentaire Eléonore, Ecole maternelle Eléonore A, Ecole maternelle Eléonore B, Ecole élémentaire Brigitte et Ecole maternelle Brigitte.

I La phase de consultation.

A. Rappel des procédures des Assises.

M. Fonné chargé de mission pour l’éducation prioritaire fait un bilan des procédures mises en place pour les Assises de l’Éducation Prioritaire.

En proposant la ½ journée qui a permis de faire une synthèse précise et complète réseau par réseau, l’académie à lancé un signe à tous dans sa volonté de travailler en faveur de l’EP. Cela ne s’est pas fait partout de la même manière.

Toutes les équipes, les chefs d’établissements et les IEN ont été mobilisés. Il y a eu une bonne implication de tous les réseaux. Il n’y a pas eu de publication réseau par réseau pour ne « stigmatiser » personne, et parce que l’intérêt était d’avoir une vue d’ensemble. Les synthèses ont été faites en temps et en heure. En parallèle il y a eu aussi une synthèse académique par les chefs d’établissements, IEN, DASEN et la Ville.

B. Bilan général de ces Assises.

– Demande d’accompagnement et de formations locales.

– Le pilotage des réseaux à préciser.

– L’importance de l’accompagnement par les corps d’inspection.

– Demande d’un meilleur pilotage à tous niveaux.

Autres besoins :

– Plus de travaux possibles en inter-degrés

– Développement d’une culture commune 1er/2nd degrés

– Nécessité de formation et de reconnaissance.

– Outils d’évaluation pertinents et pérennes.

=> Ces synthèses ont été envoyées au ministère, c’est à partir de cela que se sont constitués les documents ministériels.

=> En plus des 10 points clés => Référentiel de l’éducation prioritaire qui doit devenir la feuille de route des EP.

 

C. Les engagements de l’Académie.

– Entente sur la demande de formation.

– Précisions sur le pilotage des réseaux => Définition des rôles de manière plus précise.

– Implication des corps d’inspection pour tous les REP mais surtout REP+

– Remise en place CAREP (centre académique de ressources pour l’éducation prioritaire)

– Outil de pilotage pour le 1er degré – Tableau de Bord des Ecoles

 

D. Y aura-t-il vraiment des moyens en plus pour les REP+ ou ces moyens seront-ils pris sur les autres REP ?

Réponses du Secrétaire Général d’Académie (SG) :

La DEGESCO s’est appuyée sur les remontées académiques. Le SG souligne que toutes les académies n’ont pas fait de synthèse établissements + organisations syndicales, contrairement à l’académie de Strasbourg.

 

II. La refondation de l’éducation prioritaire.

A. LES OBJECTIFS :

– DONNER DE MEILLEURES CHANCES DE RÉUSSITE AUX ÉLÈVES DE L’EP

– Le but est aussi que LES DIFFÉRENTS SÉDIMENTS DE L’EP SUPERPOSÉS JUSQUE-LÀ NE FORMENT PLUS QU’UN, QU’ON ARRIVE À UNE FORME DE « LISSAGE »

=> D’où part-on ?

Dans l’académie, 25 collèges et lycées EP. Plus exactement 21 et 4 dotés comme tels.

Il y a 19 réseaux collège.

Pour le 2nd degré, il y a déjà une politique de moyens supplémentaires puisque la base de calcul des dotations se fait sur des classes de 24 élèves. (Rappel c’était 23 élèves avant les années de coupes franches ). Pour la majorité de ces établissements, la rentrée 2014 sera la même que la rentrée 2013.

Pour la rentrée 2014, 100 REP+ au niveau national : la pondération de 1,1 sera mise en œuvre dès 2014. Ces établissements ont déjà eu une Dotation Horaire Globale avec 10 % en plus pour que les professeurs aient 1h30 de concertation et/ou de suivi spécifique des élèves par semaine.

Pour le 1er degré : 9 journées de formation, et dispositif +de maîtres que de classes.

Des discussions sont en court, alors que le texte prévoit un maître supplémentaire par école de REP+, l’académie s’orienterait vers un maître supplémentaire selon la taille des écoles. Le Se-unsa ne peut adhérer à ce choix purement quantitatif. Ce n’est pas en adéquation avec les préconisations du texte.

Pour le dispositif d’accueil des moins de 3 ans, le Bas-Rhin étant au-dessus des préconisations ministérielles dans les zones d’éducation prioritaires, une montée en charge de ce dispositif est à l’étude, mais non prioritaire.

 

SE-UNSA – Y’a-t-il les moyens de mettre la pondération sur les 3 rep +  de 2014 ?

SG – Pas de retraits aux autres établissements : la rentrée 2014 sera identique à la rentrée 2013 pour les établissements hors rep+.

La focale mise sur l’EP a obligé à des choix rapides. Il y aura une première mise en place en 2014 et une réorientation plus complète en 2015.

SG – Les dispositifs qui seront mis en œuvre en 2014 pour le 1er degré :

– – de 3ans

– + de maîtres que de classes en EP mais pas uniquement.

– + de temps : 9 jours avec les remplacements et les 3 jours en REP+

 

Syndicats : le problème restera les remplacements, puisque cela manque déjà cruellement.SG – Le Rectorat envisage la construction d’un plan de formation dans les réseaux puis ensuite voir les besoins et y pallier.

 

B. LE CHOIX DES 3 REP+

SG – Le Ministère a donné un cadre : 100 établissements au niveau national.

Chaque académie a eu un quota : pour Strasbourg, 3 établissements pouvaient devenir REP+.

Ces établissements étaient à choisir dans une liste d’établissements présélectionnés par le ministère en fonction d’indicateurs des difficultés sociales et scolaires.

Cette présélection comptait 6 établissements : il y a donc eu un cadrage national pour le choix des établissements préfigurateurs de l’EP.

Les critères étaient le taux de boursiers, le taux de PCS défavorisé, le fait d’être en ZUS,…………

L’Académie a fait prévaloir d’autres critères pour sélectionner les 3 établissements :

– Le maillage territorial.

– L’évaluation des dispositifs préexistants puisque ces établissements préfigurent 2015 : il y a donc un 1 RAR/RRS, un Éclair ex RRS et un Éclair ex RAR.

Cela permettra aussi de voir la plus-value apportée par ces différents dispositifs antérieurs.

 

C. MOYENS ET FONCTIONNEMENT DES 3 REP+

SEUNSA – A l’issue de 2014/2015, ces trois établissements préfigurateurs pourraient-ils sortir du REP + ?

SG – Non, normalement, mais rien n’est figé.

Syndicats : Quels sont les vrais + des REP+ en 2014 ?

SG – La pondération de 1,1

– Les 9 jours de formation + 3 jours

– L’accompagnement renforcé des Inspecteurs.

Les indemnités et la bonification pour l’avancement n’interviendront qu’en  2015.

Syndicats : questions autour du mouvement des personnels sur ces postes.

SG – Tout est en réflexion : on se pose la question des postes spé ou non en EP, ou au moins partiellement. Par exemple, les postes – de 3 ans ou + de Maîtres que de classe demandent des « appétences » particulières.

SEUNSA – Il y aurait des profilages de postes mais s’il n’y avait pas de candidat on réinjecterait les postes dans les mutations ? Ou alors risque de postes qui restent vides et qui incombent ensuite à des contractuels.

SG- Même problématique que les postes spé en Éclair.

SE-Unsa : Pour ce qui est des moyens, la demande première de tous les réseaux était d’avoir moins d’élèves par classe… Celle-ci n’apparaît nulle part dans cette refondation de l’EP. Il s’agissait pourtant d’une très forte demande, de la première revendication de tous.

SG – Pour les 25 établissements, la base de calcul reste de 24 élèves par classe dans le 2nd degré. Si on suit les indicateurs : au niveau national l’effectif est de 22.3 élèves par classe, alors que dans l’académie la moyenne est de 19.7 élèves par classe.

SE-Unsa – Qu’en est-il du maintien des moyens sur les projets pendant 4 ans ?

SG – Il faut voir 2015… et la réforme de la carte scolaire. L’idée est de sortir des différentes strates qui se sont superposées et d’arriver à une carte scolaire évolutive. C’est à réfléchir.

Sur les dotations pluriannuelles, il semble que cela est intéressant, cela donne des perspectives. Mais les modalités de mise en œuvre ne sont pas encore définies.

Si quelqu’un sort de l’EP, on garantit l’indemnité du personnel pendant 3 ans, ce serait progressif.

 

D. LES PROBLÈMES DE COHÉRENCE LIÉS À L’ATTRIBUTION DES MOYENS.

– Comment se fera le choix des réseaux exactement ? Ce choix n’est-il dépendant que des classements des collèges sachant que certaines écoles sont classées ZEP alors que le collège ne l’est pas.

–Des sorties de ZEP sont-elles envisagées ? Et qu’en est-il de la carte scolaire ?

– Combien de postes dans le 1er degrés sont-ils envisagés ? Les maîtres pour plus de maîtres que de classe et les classes de – de 3 ans représentent combien de postes ? Est-ce que ce seront des postes spécifiques ?

– Si ce sont des postes spécifiques, quelle modalité sachant que l’expérience des postes Éclair montrent que ce n’est pas une solution efficace ? Et s’il y a une « sélection » des personnels, quelle sera la place de syndicats ?

SG – Aucune incidence pour l’instant sur le mouvement 2014. Les précisions demandées ne peuvent encore être données et le but n’est pas de tout déconstruire.

La seule échéance certaine est 2015 et il faudra voir avec le DASEN.

Mais la piste du poste spécifique est justifiée car ce sont de vraies missions particulières. La dipostif + de maîtres que de classes sera aussi appliqué en REP.

 

E. FORMATION ET PILOTAGE.

SG – Le pilotage sera ministériel puis académique. L’un des objectifs phares devrait être de travailler aussi en parallèle avec la politique de la Ville.

Ce comité de pilotage devra être très présent durant la réforme : Recteur + SG + 2 Dasen + « experts » de l’EP…

Il devrait y avoir régulièrement des GT avec les syndicats. Le SG précis aussi que le GT qui est en train de se tenir est exceptionnel au niveau national.

Pour les formations, elles se feront par la DAFOR.

Le comité de pilotage devra être associé à la ville, on attend aussi la carte scolaire.

Syndicats : Pour les formations y aura-t-il une consultation du personnel ?

SG – Il y aura une consultation du personnel dans les 3 REP+. On leur proposera un plan de formation au-delà des changements possibles de personnel, ce sont des missions dans lesquelles on s’engagerait. Si la demande de formation est claire, c’est un point sur lequel le Rectorat peut très vite être opérationnel.

SE-UNSA – Là où le personnel est nommé à titre provisoire, est-ce que le statu de REP+ risque de faire rester la personne ?

SG – Cela pourrait arriver mais à la marge.

SEUNSA – Qu’en est-il des « coordonnateurs » prévus en REP+ ? Quelles seront exactement leurs fonctions ? Sont-ils semblables à des « Préfets » comme en Éclair ?

SG- Tout devrait être plus clair en 2014 puisque se met en place aussi la réforme des statuts.

SEUNSA – La stabilisation des équipes est un des objectifs. Elle se fera moins sur le mouvement ou sur la possibilité de la hors-classe (les profs qui arrivent en ZEP étant assez jeune, cela ne leur parle pas vraiment) qu’en terme financier. Les ASA semblent suffisantes, mais ne faut-il pas améliorer l’indemnité financière ?

SG – La politique de l’EP ne peut pas être basée que sur les moyens. Et il faut se rappeler quelques données « macroéconomiques » : l’Éducation Nationale est déjà très enviée par d’autres ministères.

F. L’ÉVALUATION DES REP+

SEUNSA – Le « profilage » des établissements qui sont ou seront REP+ est basé sur des critères sur lesquels nous n’avons pas la main : profils sociaux etc. C’est bien ça ? Mais qu’en est-il de l’évaluation de ces REP + ?

SG- C’est encore à définir, on en a sans doute déjà quelques-uns : niveau DNB, évaluations nationales… Mais il y en aura d’autres. Ces outils d’évaluation restent à construire.

NB – Il a été demandé par toutes les organisations et à plusieurs reprises quels étaient les 6 établissements présélectionnés par le Ministère pour devenir des établissements préfigurateurs de 2014… Nous n’avons eu aucune réponse, pour « éviter des tensions entre ces établissements et les établissements choisis. » Nous avons expliqué que c’est ce manque de transparence qui risquait plutôt de créer des tensions.

 

Voir le communiqué de presse du SE-Unsa : ICI