Laïcité, éducation prioritaire : déclaration liminaire du SE-Unsa lors de la CAPD du 29 janvier 2014

Madame l’inspecteur d’académie,

Mesdames et messieurs les commissaires paritaires,

Cette CAPD est la première d’une nouvelle mandature issue du vote des personnels bas-rhinois. Le SE-Unsa aura à cœur d’honorer la confiance que lui ont accordée les collègues. Nous souhaitons une pratique accrue du dialogue social, que ce soit dans cette instance ou plus largement sur l’ensemble de la gestion des personnels du 1er degré. La recherche de l’équité, le devoir de transparence, une réelle prise en compte de la dimension humaine sont des exigences pour la profession. Dans les enquêtes du SE-Unsa, nos collègues ont su nous l’exprimer en pointant des leviers comme la confiance qui doit leur être accordée, la recherche d’une relation plus fluide avec leur hiérarchie, l’articulation vie personnelle/vie professionnelle qu’il faut redéfinir. C’est cette feuille de route émanant de la réalité du terrain qui guidera les pratiques et les revendications du SE-Unsa.

 

Depuis 3 semaines aujourd’hui, la République est Charlie. Le dire est une chose, agir en est une autre. Pour le SE-Unsa, au-delà des individus, c’est l’ensemble des responsables des services publics, à tous niveaux, qui doivent procéder à leur introspection, en tirer des conclusions et proposer des solutions concrètes.

Concernant la laïcité appliquée à l’Alsace Moselle, nous avions déjà dénoncé les incohérences de la charte de la laïcité avec le statut scolaire local. Cela va désormais être encore plus compliqué pour les équipes d’expliquer aux élèves que la laïcité est non négociable. Ce sera un défi de demander à tous les parents de signer une charte de la laïcité qui doit s’appliquer partout en France, alors même qu’au moins trois de ses articles ne sont pas respectés dans les écoles et établissements d’Alsace-Moselle. (Articles 2, 6, 11).

Chez nous, à cause du statut scolaire d’Alsace-Moselle, 3 religions sont donc autorisées dans le temps scolaire et les autres pas. Cette iniquité observable par tous est pour nous incompréhensible aux yeux de nombreuses familles. La laïcité  doit garantir un traitement identique de toutes les religions. Seul ce traitement identique posera les bases indiscutables du vivre-ensemble. Bientôt s’ajoutera l’enseignement civique et moral pour tous les élèves… alors que nos élèves dispensés de religion disposent déjà d’une heure de morale. L’exception géographique a fait long feu.

Madame l’Inspecteur d’Académie, pour l’Unsa Education et le SE-Unsa, l’actualité récente nous oblige. Elle nous oblige à changer les choses, à entrer en cohérence avec l’esprit de la charte de la laïcité, à  bouter cette heure de religion en dehors des 24 heures scolaires obligatoires. Il suffira pour cela de modifier l’article D.481-2 du code de l’éducation.

Conscient de l’urgence qui nous est faite aujourd’hui  de modifier le statut de cette heure de religion, le SE-Unsa soumettra au vote de cette CAPD une motion la concernant.

 

Future carte de l’éducation prioritaire. Elle provoque dans notre département le mécontentement des parents du secteur de recrutement du collège du Stockfeld : à ce jour, aucune des explications qui leur ont été données n’a réussi à les convaincre, et pour cause. Nous-mêmes, représentants des personnels en CTA, n’avons toujours pas été destinataires d’éléments chiffrés. Aussi longtemps que nous ne pourrons évaluer la véracité des indicateurs retenus par Monsieur le recteur pour constituer sa carte, nous ne pourrons évaluer la légitimité de son projet. Nous sommes donc en attente, Madame l’Inspecteur d’Académie, des documents de travail préalables à la réunion que vous proposez le 2 février prochain. La transparence dont M. Le Recteur parlait tantôt à la presse doit en effet se concrétiser par des indicateurs chiffrés rendus publics. Ce sont les conditions nécessaires à l’élaboration d’une carte de l’éducation prioritaire équitable, tenant compte des publics effectivement accueillis dans chaque école de notre département.

La Dasen annonce qu’il n’y aura aucun document chiffré communiqué aux organisations syndicales. Le Recteur a la main sur la carte scolaire, il n’y a aucune obligation de transparence, et c’est la Ministre qui décidera.