Le samedi, ça vous dit ?

De nombreux collègues ne comprennent pas pourquoi le mercredi est mis en avant par rapport au samedi et continuent à nous interpeller à ce sujet. L’absence de PEDT dans certaines communes annule la possibilité de demander une dérogation pour le samedi. Il est en effet regrettable que samedi et mercredi ne soient pas sur un pied d’égalité. Les “critères pédagogiques” qui doivent permettre au DASEN d’accorder ou non la dérogation ne sont pas forcément faciles à mettre en relief au sein des PEDT.

Voici le témoignage du directeur d’une école passée aux 4 jours et demi avec une dérogation le samedi :

“Dans la mesure où il fallait adopter les 4,5 jours), nous sommes effectivement pleinement satisfaits par le samedi matin. 

La coupure du mercredi est salutaire pour nos enfants, et pas seulement pour aller au foot ou à la musique. Elle est d’ailleurs aussi très importante pour nous, enseignants. 

Les écoles de notre secteur qui ont classe le mercredi témoignent d’enfants fatigués, nous ne pouvons en dire autant. Nos élèves ne sont ni plus ni moins fatigués que l’année passée… 

Le fait d’imposer le mercredi est une aberration parisienne : là-bas, en effet, la ville se vide et tout le monde part en week-end. Dans nos régions rurales, c’est faux, cet argument ne tient pas. Si une famille part une ou deux fois en week-end dans l’année, cela ne pose aucun problème…

L’argument des familles recomposées ne tient pas non plus : premièrement, elle ne sont pas la règle générale, pas la majorité. Deuxièmement, les parents séparés vivent rarement à 200 km de distance l’un de l’autre, même si cela peut arriver. Et surtout, troisièmement, nous rencontrons certains samedis à 11 h des papas que nous ne voyions jamais : ils viennent chercher leur enfant à l’école, avec le cartable, les leçons à revoir ; ils ont de nouveau un pied dans l’école, ils ont un œil sur les cahiers de leurs enfants. Certains disaient au début qu’ils ne pourraient pas « profiter » de leur enfant comme avant vu qu’il y a école le samedi. Effectivement ils en « profitent » moins mais ils reconnaissent (ils me l’ont dit) une vertu à ce samedi : ils font de nouveau partie de la communauté scolaire.

Alors oui, je conseille le samedi matin aux autres ! Vivement même !

S’il y a un combat à mener au niveau du syndicat (si la réforme subsiste) c’est d’obtenir l’assouplissement de la dérogation au samedi !! Il faut pouvoir choisir localement sans contrainte particulière… L’harmonisation égalitaire habituelle dans notre pays fait beaucoup de mal. En voulant imposer le mercredi à tout le monde comme à Paris, on ne tient pas compte des spécificités locales, rurales. C’est du nivellement par le bas, tout le monde pareil, même si c’est mauvais localement.”

Des arguments en faveur du samedi travaillé :

Du point de vue des communes :
– Un coût moindre d’organisation le samedi matin. Pas de ramassage scolaire, pas de restauration, pas de personnel à employer l’après-midi
– Un intérêt à ne pas désorganiser des activités déjà bien établies le mercredi matin : ne pas contrarier le tissu associatif qui œuvre ce jour-là (clubs sportifs, instruction religieuse, école de musique etc.)

Du point de vue des collègues :

– il est plus facile de rencontrer les parents le samedi matin, y compris les parents divorcés

-une pause de milieu de semaine est bénéfique aux enfants

-un week-end de 2 jours peut entraîner deux couchers tardifs successifs pour les élèves : pas terrible dans le cadre d’une réforme des rythmes…