Stage « Enseigner hors de France » le 7 mai 2019

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Evaluation professionnelle, GRH et dialogue social : déclaration à la CAPD du 7 mars 2019

Madame l’Inspectrice d’Académie, Mesdames et Messieurs les membres de la CAPD du Bas-Rhin,

Il y aurait tellement à dire sur l’actualité nationale et ladite loi Blanquer : son autoritarisme, sa défiance des personnels, la logique budgétaire qui la sous-tend, par exemple. Nous préférerons, comme à notre habitude, vous entretenir d’un point qui relève des prérogatives départementales.

Cette CAPD d’installation devait étudier les saisines des collègues non satisfaits de leur appréciation professionnelle. Nous avons appris que votre administration refusait d’étudier les saisines des collègues n’ayant pas eu de RV de carrière, ceux qui constituent le fameux “stock” des promouvables à la hors classe. Nous en sommes extrêmement déçus et notons une fois de plus, le gap qui existe entre les discours bienveillants et la politique RH menée dans le département en matière d’évaluation.

Car ce sujet est délétère pour le moral des enseignants. Posons d’abord sur la table une vérité, que nous partageons tous ici, du moins c’est ce que nous espérons à l’Unsa. Il s’agit du postulat qu’un bon enseignant est d’abord un enseignant heureux. Démêlons à présent quelques fils à notre réflexion…
– Pour être heureux au travail, il faut être sécurisé par des repères explicites.
– Pour qu’une évaluation soit bien vécue, il faut qu’elle fasse sens.
– Etre évalué sur la base de quelques 11 compétences généralistes, sans en connaître les sous-compétences observables, ni les niveaux d’exigence attendus, ça n’a déjà pas de sens.
– Voir son engagement professionnel réduit à une note, à l’époque, était infantilisant. Mais voir son engagement professionnel réduit à un terme-couperet peut être tout aussi redoutable. Il ne faut jamais sous-estimer la portée des mots.

Ce que nous interrogeons ici, c’est bien le sens de l’avis. Pour certains, il se confond avec le sens de la vie. Nous pensons à ceux, hyper-engagés, malmenés, fatigués, en mal de reconnaissance, qui forcément ne peuvent que “décompenser” au sens psychique du terme, quand arrive l’avis porté sur leur valeur professionnelle. Tous ces enseignants, anciens bons ou très bons élèves, qui à présent ne le seraient donc plus.

Mais cet avis, qu’évalue-t-il exactement ? De quelle valeur parle-t-on là ? De quelle marchandise s’agit-il donc ? Cet avis, qui est censé qualifier une valeur professionnelle, c’est-à-dire la valeur d’un professionnel et donc bien la valeur d’une personne au travail. Rappelons que, jusqu’à nouvel ordre, les enseignants sont des humains, faits de chair, d’os, de raison et de sentiments.

Entrons maintenant dans le dur.

On fait comment quand on n’a pas beaucoup de valeur, pour garder la flamme et rester bienveillant, souriant, diplomate, malgré la difficulté du contexte et l’usure du métier ? On fait comment pour donner du crédit à cet avis dont on n’a pas les clés de décryptage ? On fait comment ensuite pour accepter, pour rebondir, pour trouver l’énergie et les ressources pour continuer ?…

Pour illustration de nos propos, un verbatim ; je cite mot pour mot ce que les collègues nous ont écrit :
« Après tant d’années de métier où je n’ai jamais été malade, je ne suis que « satisfaisante »
Ou bien :
« A la dernière inspection, on m’encourageait à passer le CAFIPEMF, et là, je ne suis que « très satisfaisante »
Ou encore :
« Ma collègue qui part tous les jours pile après la sonnerie, pourquoi elle est excellente, et pas moi qui ne compte pas mes heures ?»
Ou pour finir :
« Je sais qu’on a beau être professionnel, si le supérieur hiérarchique t’a discrédité, tu n’es plus rien… »

Fautes de repères, faute de critères, faute de lien entre évalué et évaluateur, l’avis est un mystère pour de nombreux collègues. Il y a ceux qui composent avec parce qu’ils ont la force du recul, il y a ceux qui passent outre parce qu’ils n’accordent (pardon !) que peu de crédit au jugement de leur hiérarchie, et puis il y a ceux qui ne l’ont pas digéré. Ceux qui vont aller plus mal encore qu’avant. Il faut dire que l’administration ne les a pas aidés.

Sans vouloir être désobligeant-e, la réponse-type qui a été envoyée aux demandeurs de recours gracieux a été, pardonnez notre franchise, une pépite de courrier administratif truffé d’éléments de langage. Ce courrier a eu comme conséquence d’accentuer encore le sentiment d’arbitraire et de déconnexion émanant de votre administration. Aux yeux des collègues, ce courrier confirme qu’ils ne sont que des pions dans une gestion des flux où l’individu n’a pas vraiment de crédit.

Ils sont quelques-uns à tenir en équilibre sur un fil, quelques-uns qui s’accrochent jour après jour au sourire d’un élève, au merci d’un parent. Parfois, l’avis qui a été porté sur eux a provoqué des dommages irréversibles. Ah, ce fameux sens de “l’avis”, encore lui…

Aujourd’hui, Madame la directrice académique, vous nieriez à certains collègues leur droit à saisir la CAPD, décret 82-451 du 28 mai 1982, relatif aux CAPD, article 25, je cite : “Elles peuvent être saisies (…) de toutes questions d’ordre individuel concernant le personnel. De la même manière, vous feriez comme si n’existait pas le décret n°90-680 du 1er août 1990 relatif au statut particulier des professeurs des écoles ? Article 23-6 : “La commission administrative paritaire compétente peut, à la requête de l’intéressé, sous réserve qu’il ait au préalable exercé le recours mentionné au premier alinéa, demander au recteur la révision de l’appréciation finale de la valeur professionnelle.”

Madame L’IA-Dasen, en leur refusant l’examen en CAPD qu’ils sollicitent de leur situation, votre administration mettrait à mal ces collègues une seconde fois. D’autres départements ont compris ces enjeux RH en donnant suite à ces saisines. C’est ce que nous vous demandons très clairement aujourd’hui : il faut que soient examinés l’ensemble des demandes de saisines des collègues, quelque soit leur échelon, et qu’ils aient eu ou non un RV de carrière. (Je signale à ce sujet que plusieurs départements ont d’ailleurs acté le principe d’une réévaluation possible des avis des IEN entre deux campagnes d’accès à la hors classe.)

Dans ce métier où personne ne leur a appris à prendre soin d’eux, le SE-Unsa revendique pour les collègues qu’ils n’aient plus à subir leur évaluation professionnelle. Qu’ils puissent connaître précisément les critères sur lesquels on les évalue devrait être une évidence pour tout le monde.

Une évaluation d’adulte doit être horizontale.  Il ne peut pas y avoir de confiance a priori entre un évaluateur qui serait un expert terminé et un évalué qui serait jusqu’à la fin de sa carrière éternel apprenti. Il faut des critères explicites, détaillés et connus de tous ainsi qu’un accompagnement humain, horizontal, lors du rendu de l’appréciation finale.

Aujourd’hui, on est très loin du compte. Pour le SE-Unsa, ce sera pour la nouvelle IA-Dasen du Bas-Rhin, un défi majeur à relever. A l’Unsa, nous pensons résolument que cette problématique de l’évaluation doit être traitée sous l’angle RH. La triste GRH Education Nationale « à consolider » doit absolument progresser concrètement, et votre mission, Madame l’Inspectrice d’Académie-Dasen, est d’avoir le souci constant du bien-être de vos personnels.

Dernier point, toujours en lien avec l’évaluation : le barème départemental que vous avez arrêté pour les réductions d’ancienneté aux échelons 6 et 8 : le SE-Unsa a été force de proposition, il a demandé que le sujet soit traité en GT, il avait eu à ce sujet un accord à la dernière CAPD. Puis rien ne s’est passé.

Nous constatons un délitement réel du dialogue social paritaire. La dernière CAPD s’est tenue il y a 4 mois. D’autres départements ont organisé des concertations paritaires en GT, tant sur l’évaluation professionnelle que sur les promotions. Chez nous, l’activité paritaire s’enlise, hélas… et la date d’installation de la CAPD issue des urnes il y a 3 mois est signifiante. Il ne me semble pourtant pas que la loi Fonction publique ait déjà été votée, pour le Bas-Rhin…

Madame l’Inspectrice d’Académie, nous demandons avec force et détermination que la GRH s’améliore enfin dans ce département, que le dialogue social paritaire y soit relancé. C’est le vœu que le SE-Unsa formule pour le service public d’éducation bas-rhinois, en cette CAPD d’installation.

Postes à Profil rentrée 2019 au 05/03/19

Candidatures à renvoyer à l’IEN de votre circo au plus tard le 19 mars

Commissions du 27 mars au 3 avril inclus

Postes en ASH

Poste autres

Evaluation professionnelle : elle est où, la GRH ?

Le SE-Unsa exprime son incompréhension et sa colère face au refus de notre administration locale d’étudier les demandes de saisines que les collègues promouvables à la hors classe 2018 ont faites au sujet de leur appréciation professionnelle.

Lire  :
-le courrier du SE-Unsa à la Dasen ICI

-la déclaration à la CAPD du 7 mars ICI

-des informations pratiques ICI

Réalité en classe bilingue : témoignage anonyme

Cela fait plus de dix ans que j’enseigne la partie française de classes bilingues dont plusieurs années avec le même binôme. Ayant changé de niveaux à la rentrée, il était prévu que je sois avec une personne M2 stagiaire sur l’une des classes et une personne contractuelle allemande sur l’autre classe.

Mon binôme M2 avait passé le concours en candidat libre et ne connaissait pas du tout la manière de fonctionner de l’enseignement bilingue (pensant traduire mes leçons de français pour les reprendre les jours d’allemand). J’ai passé une partie de l’été à la former et à l’aider à mieux comprendre le fonctionnement de l’enseignement bilingue pour qu’elle puisse démarrer dans de bonnes conditions son année scolaire. Après être venue en observation dans ma classe à la rentrée, cette personne s’est arrêtée rapidement sans jamais vraiment revenir. Ainsi dans les semaines suivant la rentrée, se sont succédés des remplaçants pour la majorité n’enseignant qu’en français à qui je devais à chaque fois expliquer le fonctionnement de la classe.

Avec mon autre binôme le début d’année n’a guère été plus simple, enseignant pourtant en France depuis l’an dernier, cette personne a du mal à bien comprendre les programmes qu’il faut suivre et les répartitions dont nous avions pourtant convenu ensemble.

Sur ma première classe, mon binôme stagiaire M2 n’étant définitivement pas revenu, c’est une autre personne contractuelle allemande qui a pris la suite. Travailler avec deux personnes contractuelles n’est vraiment pas facile. Malgré la bonne volonté de chacun, cela ne fonctionne pas convenablement car ces personnes ne peuvent pas s’investir efficacement.

Les raisons en sont multiples : elles repartent bientôt en Allemagne, pour elles le système éducatif français est bien trop compliqué. Ces personnes peuvent se montrer insatisfaites car elles s’attendent généralement à n’enseigner qu’en extensif et n’imaginent pas qu’elles auront en charge une classe, avec des livrets, des évaluations nationales, des actions de projets d’école à mener, des parents à rencontrer etc.  L’une de mes contractuelles comprend moyennement le français et quand on ne maîtrise pas un mot d’allemand (ce qui est mon cas) il n’est pas aisé de se concerter efficacement et de toujours bien se comprendre. Les quiproquos sont alors réguliers : parfois amusants mais souvent embarrassants vis-à-vis des parents ou du fonctionnement de la classe.  Pour les livrets scolaires (une cinquantaine), je dois, en plus de mes remarques, reprendre toutes celles de ma collègue ne maitrisant pas le français pour les lui corriger. Et encore j’ai de la chance : mon autre binôme maîtrise bien mieux la langue française et écrit sans trop d’erreurs. D’autre part, il est souvent délicat de leur déléguer la gestion administrative, si bien que je me retrouve en charge quasi complète de deux classes.

Pour ce qui est du programme et du mode d’enseignement, il y a souvent un gouffre entre ce que je fais et ce que proposent mes contractuelles.  Leur enseignement est essentiellement basé sur des activités ludiques piochant parfois dans ce qu’il était convenu qu’elles fassent mais aussi dans ce que je fais en partie française : les doublons non prévus sont fréquents.  De mon côté, je cherche à suivre les programmations définies et à m’y tenir. Il est difficile de maintenir une cohérence et une complémentarité dans nos enseignements respectifs. Je me retrouve dans le rôle ingrat de la collègue qui régulièrement rappelle à ses binômes qu’il faudrait traiter tel ou tel point du programme pour que de mon côté je puisse aussi avancer (en mathématiques c’est vraiment très compliqué car tout ne peut pas être fait qu’en partie française !). Finalement mes collègues contractuelles semblent assez peu encadrées et quand je leur suggère de demander de l’aide à la CPC langue, elles estiment qu’elles n’en ont pas besoin. Il serait vain de faire remonter ces dysfonctionnements puisqu’on se satisfait d’avoir déjà du personnel en place.

Un autre souci concerne la gestion des enfants en difficultés. Au fil des ans nous avons en filière bilingue de plus en plus d’enfants qui parfois ne maîtrisent ni le français, ni l’allemand ou qui présentent de lourds troubles des apprentissages. Quand je propose la mise en place de différenciations à mes collègues contractuelles, cela leur parait compliqué à mettre en place les jours d’allemand car elles ne se sentent déjà pas à l’aise pour faire classe de façon uniforme. Je gère donc seule les aménagements pédagogiques, les PPRE, les PAP, les équipes éducatives… ainsi que l’accueil d’élèves ULIS qui sont en inclusion essentiellement les jours de français pour du français, questionner le monde, la morale, l’EPS… en partie allemande ces enfants ne peuvent être inclus que sur l’EPS ou des pratiques artistiques ce qui ne nécessite pas d’aménagements pédagogiques particuliers.

Quand je repense aux animations suivies l’an dernier ; elles nous proposaient de mener de façon ambitieuse des enseignements partagés entre partie allemande et partie française comme par exemple avancer de concert sur une même méthode de lecture ou mener des projets communs en se complétant partie française et partie allemande. Avec les binômes que j’ai cette année, même avec la meilleure volonté de part et d’autre, c’est totalement inenvisageable !

Je ne sais pas comment on pourrait remédier à toutes ces difficultés : peut-être au niveau du recrutement et de la formation des personnels contractuels ?

D’un point de vue personnel, l’enseignement partie française était déjà devenu bien compliqué depuis les nouvelles répartitions horaires (avec ce sentiment de ne plus pouvoir proposer un enseignement de qualité en partie française car devenu beaucoup trop lourd), cette année c’est vraiment la démotivation qui me gagne quand je vois que je suis finalement seule pour tenter de mener un enseignement cohérent tenant compte des programmes et de la nouvelle répartition horaire, alors que mes collègues contractuelles ne les prennent absolument pas en considération.

Voilà les conditions réelles qui existent parfois dans le bilingue. Mais à part ça, dans la filière bilingue, tout va très bien, tout, va, très, bien !

En route vers un enseignement bilingue 2.0

L’enseignement bilingue de notre académie repose sur des bases jetées en 1992, par conséquent vieilles de plus d’un quart de siècle. Elles ont été plus ou moins importées de régions bilingues, comme le Pays basque, qui avaient une expérience bilingue plus importante. Même si bon nombre des principes qui régissent la filière bilingue restent d’actualité, certains ont montré leurs limites, soit par les avancées de la recherche, soit par la pratique.

L’académie de Strasbourg cherche par conséquent à faire évoluer les pratiques obsolètes ou controversées, ce qui est une bonne chose en soi, à condition que les modifications aillent dans le bon sens et ne fragilisent pas un système qui a trouvé son rythme de croisière.

Offrir une filière bi-/plurilingue

La recherche a démontré que le bain linguistique total des débuts, c’est-à-dire la juxtaposition de deux monolinguismes scolaires est moins productive que la mise en regard des différentes langues de scolarisation. Il s’agit – tout en maintenant un bain linguistique – de jeter des ponts entre toutes les langues en présence : les langues de scolarisation, les langues de la société, les langues familiales, etc.

En plaçant la langue seconde dans cet environnement plurilingue dans lequel elle est connectée à d’autres langues, on donne du sens à l’apprentissage et les progrès sont facilités d’autant. Il s’agit donc de faire entrer les élèves dans une filière qu’on peut appeler bi-/plurilingue, c’est-à-dire une filière qui part d’un bilinguisme de proximité pour mener les apprenants vers un plurilinguisme scolaire, dans lequel les langues additionnelles pourraient devenir également langues d’enseignement, au même titre que la langue maternelle et la langue régionale.

Garantir la parité horaire

En 1992, il paraissait important, pour garantir la parité horaire et l’égalité des langues dans la filière bilingue, d’enseigner une matière importante en langue régionale. Pour cette raison, il avait été décidé que les mathématiques seraient enseignées entièrement en allemand, pour compenser l’importance de l’enseignement de la langue française.

Dans un arrêté du 12 mai 2003, le Conseil d’Etat a mis un terme à ce principe de répartition des disciplines par langue et a prescrit qu’ « aucune discipline ou aucun domaine disciplinaire autre que la langue régionale ne peut être enseigné exclusivement en langue régionale ». Suite à la publication de cet arrêté, les langues se sont redistribué la répartition des disciplines enseignées en langue (DEL).

Qu’à cela ne tienne, les deux langues gardaient la même valeur aux yeux de l’apprenant et, surtout, les programmes scolaires de l’Education nationale étaient respectés.

De nouveaux horaires, dans quel objectif ?

Patrick Wack, l’IEN en charge de la mission « enseignement de l’allemand » dans le Bas-Rhin, diffuse une note de service le 12 septembre 2016, dans laquelle il émet des « préconisations pédagogiques pour accompagner la mise en œuvre des nouveaux programmes d’allemand ». Fabienne Schlund, son homologue du Haut-Rhin, diffusera le même genre de directives, la même année. Ils proposent ainsi aux enseignants des sites bilingues de procéder à une répartition purement arithmétique des disciplines enseignées en langue, cours de langue compris.

Cette répartition n’est pas sans conséquences pour les enseignants, comme pour les élèves. Un partage systématique de toutes les DEL présagerait d’un temps additionnel de concertation pour les enseignants. Or aucune décharge horaire des temps de service n’est prévue pour compenser le temps de concertation et de production d’outils qu’engendrerait ce fonctionnement. Les 108 heures n’étant pas extensibles à souhait, cela représenterait très certainement du temps de concertation pris sur le temps personnel des enseignants.

D’un autre côté, et c’est plus grave encore, ces derniers ne pourraient plus garantir, dans la filière bilingue, le respect des programmes de l’Education nationale. En effet, certaines des heures dévolues à l’enseignement du français seraient ainsi basculées vers l’enseignement de l’allemand, de sorte que ces contenus ne seraient plus garantis. Cela handicaperait les élèves les plus fragiles présents dans les classes bilingues, les élèves allophones, les élèves issus des catégories socio-professionnelles (CSP) défavorisées ou les élèves en difficulté scolaire.

C’est surtout au cycle 2 que cette nouvelle répartition est difficilement envisageable en l’état. L’apprentissage de la lecture pourrait bien se concevoir en version bilingue, mais pour cela les enseignants devraient disposer de l’outil adéquat : une méthode de lecture franco-allemande. On a l’impression que l’académie essaie de mettre la charrue avant les bœufs, puisque cette méthode n’existe pas (encore).

Plus avant, on peut ainsi se demander d’où vient cette idée de nouveaux horaires, sur quelle réflexion didactique elle est bâtie et quel domaine de la recherche vient étayer le bien-fondé du changement de pratiques qui ont montré leur utilité. Dans certaines circonscriptions, cette « proposition » de nouvelle répartition horaire s’est même transformée en « obligation », d’autant plus que le texte a été inséré tel quel dans la « Convention opérationnelle portant sur la politique régionale plurilingue dans le système éducatif en Alsace – Période 2018/2022 ». En l’état, le SE-UNSA ne peut ni l’accepter, ni le cautionner.

Favoriser la mixité scolaire

Pendant de longues années, la filière bilingue a porté l’étiquette « élitiste ». Aujourd’hui, même si le fossé entre classes monolingues et bilingues reste une réalité dans certains sites, une mixité relative s’est substituée à un entre-soi des CSP les plus favorisées encore présente dans d’autres sites, et c’est bien l’objectif qui doit être poursuivi dans toutes les écoles dans lesquelles les deux filières cohabitent. Là, où cet effort de mixité se fait, on a vu arriver des enfants de CSP défavorisées et de familles plus fragiles dans les classes bilingues. Cette démocratisation de la filière est une bonne chose, aussi parce que les débouchés bilingues existent dans tous les domaines de la vie active.

Ceci dit, cette mixité, lorsqu’elle existe, reste fragile : il faut impérativement l’entretenir et la soutenir. En effet, les élèves allophones, les élèves en difficulté scolaire ou les élèves francophones doivent bénéficier d’aides à différents niveaux : du soutien en langue et/ou du soutien scolaire.

La difficulté scolaire en filière bilingue doit effectivement être reconnue et doit pouvoir trouver une issue autre que la sortie systématique de ces enfants. Mais force est de constater que ces structures d’aide sont (quasi-)inexistantes, même dans des écoles qui comptent jusqu’à 50 % d’élèves en voie bilingue. C’est un manque à combler absolument et en priorité.

Aller de l’avant

Le SE-UNSA est favorable à une évolution des pratiques et des conditions d’enseignement en filière bilingue, à condition que cette évolution soit le fruit d’une étude menée de manière scientifique et d’un travail constructif mené en réflexion commune avec les enseignants concernés.

Pour faire évoluer la filière bilingue, il nous paraît important de proposer des expérimentations ambitieuses. Ces dernières ont le vent en poupe et sont même mises en avant par la Loi Blanquer. Elles peuvent nous mener vers des travaux portant sur le bi-/plurilinguisme, l’introduction d’une langue additionnelle en cours d’enseignement primaire, la durée d’exposition à la langue de scolarisation, la place des dialectes alsaciens… Les idées ne manquent pas, car la filière bilingue doit devenir ce qu’elle se propose d’être : un laboratoire pour la didactique des langues de l’école, qu’elles soient maternelle, régionale ou étrangères.

Yves RUDIO

Recycler des cartouches d’encre et aider des jeunes à partir en colonie de vacances

Recycler des cartouches d’encre tout en aidant des jeunes à partir en vacances : avec Oui Recycle c’est possible ! En plus, c’est facile, rapide…et gratuit !

En recyclant des cartouches d’encre avec Oui Recycle, la Jeunesse au Plein Air reçoit jusqu’à 50 centimes par cartouche. 50 centimes qui vont alimenter son projet : faire partir le plus grand nombre d’enfants en colonie de vacances.

Demandez une enveloppe T ou commandez un collecteur à mettre dans votre école. Il sera récolté gratuitement.

Un dossier pédagogique est disponible pour aborder le sujet avec vos élèves.

Plus d’infos sur le site : https://www.ouirecycle.org/#cartouches

RIS Mouvement

La RIS prévue le 6 mars est reportée.

La nouvelle date sera communiquée via notre lettre électronique. demandez à la recevoir à 67@se-unsa.org

La médecine de prévention : rôles et coordonnées

La médecine de prévention est le seul lieu où des enseignants peuvent solliciter professionnels de la santé dans le cadre de leur travail. Deux médecins sont à disposition des agents de l’Éducation nationale pour le département du Bas-Rhin: Dr Michèle Ganier et Dr Brigitte Bannerot

Le rôle des médecins de prévention :

Ils ont un rôle de conseil auprès de l’administration et des agents, assurent le suivi des personnels et sollicitent les aménagements de poste de travail. Ils sont en relation avec le comité médical, la commission de réforme et émettent un avis médical pour les demandes de congés spéciaux, de mutation, de postes adaptés…

Si vous souhaitez que votre situation médicale soit prise en compte dans le cadre de votre travail (mouvement, …), c’est à vous de solliciter un RDV.

Comment contacter la médecine de prévention ?

La sollicitation d’un RDV se fait directement par le personnel auprès d’une infirmière au 03.88.23.35.32.

Un contact peut également être pris par mail à l’adresse  ce.medecine-prevention67@ac-strasbourg.fr

Les locaux de la médecine de prévention se situent au sous-sol du Canopé, 23 rue du maréchal Juin, 67000 Strasbourg Esplanade

Quelle démarche dois-je faire ensuite pour que ma situation personnelle soit prise en compte par l’employeur ?

À l’issue d’un RDV, le médecin vous remet un document écrit comportant des préconisations éventuelles pour l’employeur.  Ce document n’est pas transmis à l’employeur automatiquement. C’est à vous de l’envoyer à la division du personnel de l’Inspection académique (DIPERS)

Le médecin de prévention peut recommander la consultation d’un médecin expert ou spécialiste. Il peut également avoir un contact avec un médecin traitant pour compléter son analyse. Évidemment, leurs échanges relèvent du secret professionnel.

L’IEN n’est pas informé d’un échange ou d’un entretien avec le médecin.

N’hésitez pas à contacter l’équipe du SE-Unsa pour demander un avis, un conseil : 67@se-unsa.org ou 03.88.84.19.19

Les élus du SE-Unsa peuvent suivre votre dossier en CAPD ou en commission de réforme.

Enseignants de l'Unsa 67

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