Le contexte
Les organisations syndicales représentatives étaient conviées à une réunion sur l’entrée dans la carrière des personnels d’enseignement et d’éducation, avec pour sujets le pré-recrutement, la formation initiale et le concours de recrutement. Monique Ronzeau et Bernard Saint Girons étaient présents pour présenter les conclusions de leur rapport tant attendu sur les évolutions pour les concours de recrutement des enseignants.
Les préconisations pour les évolutions des concours de recrutement
Les deux ministres ont rappelé que le sujet de la formation était un des principaux sujets car elle conditionne la qualité du système éducatif. Il s’agissait pour eux de partir d’un diagnostic partagé pour aboutir à un objectif partagé. C’est ainsi que les rapporteurs ont brièvement rappelé qu’il fallait une mise en cohérence entre la logique de master, avec le verrou du concours en master 1, et la logique de recrutement en décalage avec le concours, et qu’après avoir envisagé toutes les options, la préconisation était de placer le concours en fin de master 2. Cette modification du positionnement du concours entraîne une refonte de concours, des épreuves, des jurys, et une refonte de la formation afin qu’elle soit plus professionnalisante.
Les expressions des syndicats
Unsa éducation
Nous nous sommes exprimés de manière fédérale, par la voix de Morgane Verviers, qui a rappelé qu’il fallait avoir sur ce sujet de la formation une vision systémique et non un découpage en dossiers.
Sur la place du concours, nous n’étions pas demandeur d’un changement.
Pour l’UNSA éducation, les évolutions se veulent qualitatives, et les énergies sont à mettre :
– sur le contenu des concours : il faut repérer les étudiants qui se projettent dans ces métiers, et non viser l’excellence académique
– sur le continuum de formation, afin d’équilibrer la formation initiale et la formation continue
– sur la professionnalisation, pour augmenter l’attractivité du métier et permettre l’accès à la plus grande diversité de profils d’étudiants
Le calendrier
Suite aux expressions syndicales, JMB a présenté un calendrier en trois axes et trois temps :
– Mise en place de la professionnalisation avec le recrutement des AED prépro : septembre 2019
– Décret pour la création des contrats de préprofessionnalisation pour les AED : CTMEN du 21 février 2019
– Application de la loi pour une école de la confiance : septembre 2019
– Recrutement de 1500 AED prépro en septembre 2019 (9000 en 2022)
– Réforme de la formation initiale : 2020 et 2021
– Arrêté fixant la cadre des formations dispensées au sein des masters MEEF avec en annexe le référentiel de formation : CTMEN du 21 février 2019
– Mars 2019 : GT sur l’alternance en master, les temps d’activité, les types d’activités et les rémunérations des étudiants
– Septembre 2019 : validation du référentiel de formation et travail du référentiel
– Septembre 2020 : nouvelle maquette de formation pour le MEEF 1 et mise en place du référentiel de formation
– Septembre 2021: nouvelle maquette de formation pour le MEEF 2
– Évolution des concours de recrutement : concours 2022
– Mars 2019 : dans le cadre de l’agenda social, multilatérale sur le format des concours, avec décision pour juillet 2019
– Septembre 2019 : GT sur le contenu des épreuves des concours, discipline par discipline
– Février 2020 : publication des programmes des concours
– Septembre 2021 : composition des nouveaux concours
– Mars 2022 : nouveaux concours
– Septembre 2022 : nouveaux stagiaires
Le sujet des formation adaptée, notamment pour les PLP et les seconde carrière est encore en discussion ; l’arrêté fixant les modalités de formation initiale sera modifié et présenté au CTMEN du 21 février 2019.
Le positionnement du SE-Unsa
Nous regrettons qu’il n’y ait eu aucune concertation des organisations syndicales sur les évolutions des concours de recrutement, et que les ministres aient choisi d’emblée de travailler sur le changement de la place des concours en fin de master 2 plutôt que de nous consulter sur les différentes hypothèses.
Pour le SE-Unsa, il ne fallait pas changer la place du concours (petit historique visuel en PJ) mais faire évoluer son contenu. Pour autant, nous ne pratiquerons pas la politique de la chaise vide et nous participerons aux groupe de travail, pour y porter notre vision de “quelle génération d’enseignants veut-on pour nos élèves ?”.
– la formation doit prendre en compte la diversité des publics, pour une réelle démocratisation de la formation ; nous disons que l’école a besoin d’enseignants et de CPE qui soient en phase et non en décalage avec les élèves d’aujourd’hui.
– la formation doit être professionnalisante et universitaire : il ne s’agit pas de former des experts de discipline, mais des experts en pédagogie et en didactique, des experts de nos élèves.
– la formation doit permettre d’acquérir les compétences professionnelles nécessaires à l’entrée dans le métier, de manière progressive, dans un continuum, en veillant au bien être des personnes ; nous voulons des enseignants et des CPE heureux d’apprendre et d’exercer leur métier, de manière individuelle et collective, au sein du système éducatif.
Tu trouveras ci-dessous un certains nombre d’article traitant des derniers échanges avec le gouvernement en matière de formation, place du concours et pré-professionnalisation. A consommer sans modération !