Rythmes scolaires : notre liminaire. 4 juillet 2017

Souvenons-nous. Modification des rythmes scolaires sous le ministère de Vincent Peillon (2012-2014) : l’avis des enseignants avait si peu compté. Dans de nombreuses communes, la réforme avait été imposée, bricolée, les contingences économiques et matérielles avaient trop souvent eu le dernier mot. L’intérêt de l’enfant avait été relégué au rang de prétexte, de caution morale d’une réforme ou étaient à la barre des problématiques financières périscolaires ou des problématiques de rotations de transport.

A ce jour, faute d’évaluation d’envergure, le bénéfice des 5 matinées de classe est à prouver. Le SE-Unsa demande que cette évaluation ait lieu au plus vite.

Aujourd’hui par contre, l’impact des 5 matinées de classe sur la dégradation des conditions de travail de nombreux enseignants ne fait absolument aucun doute.

Le 23 janvier 2013, le SE-Unsa67 appelait à la grève et la manifestation autour d’un seul mot d’ordre : « Rythmes scolaires, pas sans nous ». Nous revendiquions, haut et fort, que les conseils d’école soient souverains. Hélas, l’avenir les a bien malmenés, ces conseils d’école. La réforme est passée, devant des collègues souvent transparents et sans voix. L’amertume depuis est perceptible.

Aujourd’hui, un nouveau décret donne la parole aux conseils d’école. Le consensus entre l’avis de la commune et celui des conseils d’école est cette fois-ci une condition nécessaire. Seuls les plus rapides parviendront à modifier leurs rythmes dès la rentrée 2017, ceux qui ont réussi à se dépatouiller dans les cadrages souvent flous ou fluctuants des corps intermédiaires,  tant en direction des conseils d’écoles que des communes. Gageons que ces premières écoles seront suivies massivement par d’autres à la rentrée 2018.

Véritable maladie française : chaque Ministre de l’éducation, tel un enfant impatient voire hyperactif s’empresse de marquer l’histoire de l’école par sa ou ses réformes. La précipitation est à l’œuvre.

Les décrets « rythmes » Peillon, Hamon, Blanquer sont donc entrés successivement dans la danse. Chaque ministre y allant soit de ses convictions personnelles, soit agissant en service commandé… dans un indescriptible brouhaha des commentateurs médiatiques. La gouvernance par les appareils politiques et les méthodes verticales restent caricaturales et peu satisfaisantes en matière d’efficacité éducative.

Notre ministère souffre de ces réformes en rafale. Notre ministère qui aurait tant besoin du temps du diagnostic, du temps de la recherche du consensus, du temps de l’expérimentation, du temps du bilan de l’expérimentation, puis enfin du temps de la généralisation. On en est si loin de ce schéma-là.

En tout état de cause, avec le dernier décret en date, une fenêtre d’expression s’est ouverte aux experts de terrain. L’expert n’est pas simplement celui qui sait, c’est bien celui dont l’expérience reconnue lui permet d’apporter une réponse argumentée. A en juger par la quantité de fiches de suivi qui nous sont adressées, l’échelon opérationnel des conseils d’école s’est exprimé largement ces derniers jours.

Comme en 2013, fidèle au mandat que les collègues lui ont donnés de porter leur parole, le SE-Unsa 67 défendra l’avis des experts de la communauté éducative du terrain, à savoir les conseils d’école, dans toutes les occasions, dont la prochaine : le CDEN de demain 5 juillet.