SECURITE et risques d’attentats, où en est-on ?

Ces derniers temps, les directeurs sont très sollicités dans ce domaine. Ces sollicitations engendrent interrogations et stress pour ces derniers car le ressenti est bien un sentiment de responsabilisation accrue alors qu’ils ne sont pas des spécialistes de la sécurisation, encore moins les décideurs des travaux nécessaires, et qu’ils ne disposent d’aucun (ou presque) moyen humain pour mener correctement cette mission.

Conscients de vos difficultés, vos représentants en CTSD et vos élus en CAPD sont intervenus hier lors de la tenue de ces instances. Il en ressort quelques éclaircissements quelque peu rassurants.

Les maires vont recevoir une injonction (c’est le terme utilisé par le référent sécurité académique – M. BERNARD, secrétaire général à la DSDEN –) du préfet pour identifier et programmer – dans la durée –  les travaux nécessaires. Vous pouvez demander au maire à être associés à cette analyse de chaque bâtiment de votre école (nous vous le conseillons vivement). Vous pouvez parler en Conseil d’Ecole (lors de la présentation du PPMS semble un moment propice) de cette obligation et demander ce qui est nécessaire, ce qui est prévu et quand.

Nous ne sommes pas des spécialistes de la sécurité, nous sommes des spécialistes de la pédagogie. Il ne nous est pas demandé de faire de nos écoles des bunkers mais de prendre les mesures raisonnables dans la limite de nos compétences et de nos moyens.

Concrètement :

Sécuriser les bâtiments en fermant ce qui peut être fermé (attention au risque incendie ; ainsi une issue de secours doit pouvoir être ouverte de l’intérieur à tout moment. Si c’est impossible, il ne faut pas la fermer à clé).

Habituer les enfants à reconnaître les différents signaux sonores et à adopter les bons réflexes (comme pour les notions que nous enseignons et pour lesquelles nous faisons des exercices de systématisation).

Etre vigilant et faire dans notre environnement proche ce que nous faisons au quotidien avec nos élèves, c’est-à-dire observer, analyser et faire appel aux spécialistes si nécessaire. En cas de doute sur une situation, faire remonter ces remarques à la DSDEN via votre IEN. Vous pouvez aussi d’ailleurs remplir une fiche du Registre Santé et Sécurité au Travail, registre qui est, dans chaque école, à la disposition de chaque usager.

PPMS à mettre en place (la quasi-totalité des écoles du 67 l’ont déjà fait) : un directeur ne pourra être inquiété si ce PPMS n’est pas ou peu efficace puisqu’il n’est pas spécialiste de la sécurisation (dixit M. BERNARD).

mise à jour des PPMS (comme chaque année d’ailleurs) et obligation de respecter la remontée de ces derniers vers la DSDEN. Une circulaire simplifiée va arriver dans les écoles. En cas de difficultés, chacun peut saisir M. Dournel à la DSDEN pour une aide.

En ce qui concerne les alertes SMS, M. BERNARD a bien spécifié que ce n’était qu’un moyen supplémentaire de diffuser une alerte et pas LE moyen unique.

Il nous a rassurés sur trois points :

il ne saurait être question d’engager la responsabilité d’un directeur qui n’aurait pas pris connaissance d’un message pour quelque raison que ce soit (portable éteint, oublié, cassé, au fond du sac, déchargé, directeur en rendez-vous ou devant élèves, etc.). Il n’est donc pas question que nous soyons « greffés » à cet outil.

– l’utilisation sera exclusivement réservée à ce type de situation.

– il n’y a aucune obligation d’avoir un portable comme de communiquer son n° personnel. D’ailleurs les adjoints peuvent aussi communiquer leur n° dans les mêmes conditions.

Dernier point relatif aux divers exercices de sécurité (évacuation ou confinement) à réaliser dans l’année :

– ils sont au nombre de 3 au titre de l’incendie (dont un dans le premier mois qui suit la rentrée, en septembre donc). La programmation au moment de la récréation peut éviter une « perte de temps ». Le calendrier sera à faire remonter à la DSDEN.

– ils sont au nombre de 3 au titre du PPMS (dont un avant les vacances de la Toussaint et un spécifique à la thématique intrusion attentat).

 

Pour conclure, nous sommes dans une société ou l’immédiateté est la règle alors que ces risques sont connus depuis longtemps. Les médias laissent penser que tout va être fait sur l’heure alors que chacun sait qu’il faudra du temps pour optimiser la sécurité dans nos écoles.

Ne cédons pas à la psychose médiatique et médiatisée mais restons les professionnels que nous sommes au quotidien en développant, comme chaque jour, des trésors de pédagogie pour préparer nos élèves à des postures toujours plus citoyennes car adaptées aux risques divers et variés (et pas seulement à celui d’un éventuel attentat) qu’ils rencontreront.

Soyez certains que vos représentants du SE-Unsa restent vigilants et à votre écoute pour vous accompagner. N’hésitez pas à nous faire remonter vos difficultés (et vos fiches RSST).

Quelques liens maintenant que vous connaissez déjà sans doute :

les guides (parents, directeurs, annexe spéciale pour les jeunes enfants) ainsi que l’affiche à apposer à la vue de tous (et surtout des parents)

la circulaire conjointe Ministère de l’Intérieur et Ministère de l’Education Nationale qui donne un tableau de bord général des dispositions qui vont être mises en place

Compte-Rendu du CTSD de rentrée (2 septembre 2016)

Compte-Rendu de la CAPD de rentrée (2 septembre 2016)