Un mouvement sans les représentants du personnel, une vraie mauvaise idée…

Que de rebondissements pour ce mouvement… Que de stress pour chacun, stress inutilement infligé par une politique gouvernementale anti-représentants du personnel. Ecartés des opérations de mobilité, on ne peut que constater les dégâts. Les mails arrivent en masse sur la boîte du SE, et ce depuis la communication individuelle des barèmes par l’administration…

Mais remontons aux campagnes précédentes pour bien comprendre ce qui se passe dans cette campagne…

Avant, chacun saisissait ses vœux et nous faisait remonter sa fiche de suivi. Chaque fiche de suivi était étudiée pour calculer le barème. Que d’heures passées à cette tâche  : on maugréait un peu sur l’instant mais si on avait su…
Puis nous recevions de l’administration le projet de mouvement avec chaque participant, son barème, sa liste de vœux ainsi que chaque poste dans chaque école, et leurs postulants. Les regrettées listes avec toutes ces infos s’intitulaient L6, L7 et L8. Des pavés…
S’engageait alors une course contre la montre pour rapprocher chaque fiche de suivi de ces documents et là apparaissaient des erreurs. Bien plus d’une centaine d’erreurs chaque année. Erreurs de barème, erreurs de vœux, erreurs sur les postes… Alors un coup de fil au service de la DIPERS de l’Inspection Académique, croisement des informations, explications ou rectifications si nécessaire, et hop, la machine finissait par remouliner, et un nouveau projet sortait. Avec encore quelques erreurs certes, mais à la marge.

Ce travail, au service des enseignants et au bénéfice des enseignants, vous ne le voyiez pas ! Mais il était réalisé par le SE-Unsa !

Maintenant vos représentants n’ont plus accès à aucun document officiel. Nous ne pouvons vous aider que sur la base des informations que vous nous confiez et que nous vous avons demandé. Vous savez, tous ces mails qu’on vous a envoyé… OK c’était peut-être un peu pénible mais on se doutait de ce qui allait arriver puisque nous avions l’expérience acquises des nombreuses années précédentes.
Et les erreurs, maintenant c’est vous qui les découvrez, c’est vous qui devez les faire remonter à l’administration, et à nous. Enfin, pour votre barème par exemple, seuls ceux qui nous ont envoyé leur fiche de suivi et qui donc ont reçu du SE-Unsa le calcul de leur barème sont informés.
Et puis il y a les collègues qui n’osent pas ou qui sont trop las pour se battre…

Au final, chacun aura vécu dans l’incertitude depuis le début et jusqu’à la fin de ce mouvement inédit. Et le pire, c’est que ce n’est pas encore fini à cette heure puisque des erreurs apparaissent encore. Pour chaque erreur, des modifications impactent ou impacteront un·e ou plusieurs collègues, une ou plusieurs écoles dont la composition de l’équipe pédagogique pour la prochaine rentrée n’est pas encore stabilisée à une semaine des congés d’été…

Ce mouvement 2020 laissera un goût amer à chacun·e et l’École de la République n’en sortira pas grandie, bien au contraire. Et ce n’est ni votre faute, ni la nôtre, ni celle des services administratifs. L’unique responsable est un gouvernement irrespectueux de ses agents.

Aujourd’hui, chaque collègue prend conscience d’une petite partie du travail de l’ombre exécuté au quotidien par vos représentants du personnel du SE-Unsa, et  sans doute n’entendrons nous plus « Mais que font les syndicats ! ».

Alors nous nous disons que, peut-être, plus de collègues participeront aux prochaines élections… Peut-être que plus de collègues participeront aux prochaines actions qui seront menées pour voir le retour des représentants du personnels dans les opérations de mobilité et dans les opérations de promotions (auxquelles nous ne participerons plus dès la prochaine rentrée).

Allez, chiche, si tous ensemble on se battait pour nos droits ?

Laure Trémolières et Didier Charrié
Enseignant·e·s, directeur, militant·e·s et co-secrétaires départementaux du SE-Unsa 67