Visioconférence avec l’Inspectrice d’Académie : les portes des écoles à peine entrouvertes après le 11 mai !

Ce 24 avril 2020, l’Inspectrice d’Académie a reçu le SE-Unsa et les autres organisations syndicales pour discuter de l’après 11 mai. C’est un discours rassurant même si incomplet par manque d’informations ministérielles qui est venu affiner celui de la Rectrice lors de notre rencontre du 20 avril dernier (voir notre compte-rendu ICI).

La première condition pour déterminer la date du début de sortie du confinement et la réouverture des écoles sera de regarder la saturation des services hospitaliers et la maitrise de la circulation du virus. Le SE-Unsa a fait remarquer que les services médicaux étaient à ce jour toujours en  grande tension dans le Bas-Rhin même si l’ARS ne communique plus de chiffres à ce niveau.

Quand ce sera le cas, alors les ouvertures d’écoles, qui seront étudiées au cas par cas, seront décidées par l’ARS et les collectivités sous l’autorité de la Préfète. En effet, l’intention n’est pas d’ouvrir une école pour la refermer plus tard (comme au Japon par exemple [NDLR]) selon l’Inspectrice d’Académie.

Objectif principal de cette réouverture très partielle :
Elle se résume à cette phrase de l’Inspectrice d’Académie (ses citations seront en gras et en italique) :

« L’objectif du retour en présentiel dans les écoles ne sera pas d’évaluer les élèves, ni de remplir un livret ni de terminer le programme scolaire. Il faudra mettre en place un temps d’écoute, le volume d’enseignement sera à revoir. »

« Au niveau pédagogique, pas question de vouloir boucler des programmes. Il faut être très clair sur le contenu. »

Il n’est donc pas question de revenir et de faire comme avant mais bien de s’adapter et d’adapter nos exigences envers nous-même comme envers nos élèves. L’idée est plus de se diriger vers la préparation de la prochaine rentrée que de retrouver une certaine continuité de cette année scolaire.

Les conditions d’ouverture et d’organisation :
La première chose sera d’accorder plusieurs jours aux équipes pour se retrouver et s’organiser.

Ces ouvertures commenceraient par les CM2 une fois les conditions de sécurité réunies (et qui seront spécifiées dans le protocole national qui devrait être édité prochainement). Il n’y aurait pas de classes entières mais bien des petits groupes. Le nombre maximal d’élèves par groupe (on parle de 15 au niveau national, ce pourrait être moins dans le Bas-Rhin) serait aussi déterminé par les locaux afin de permettre le strict respect des conditions de sécurité (dont les gestes barrière). Le SE-Unsa, en plus de ses autres demandes (voir ICI) a demandé un marquage au sol afin d’avoir des repères visuels et faciliter le respect de la distanciation sociale indispensable à la non propagation du virus. Cela implique donc la désinfection des locaux préalable à tout accueil d’élèves.

Puis cet accueil s’élargira progressivement à d’autres niveaux une fois que, et seulement une fois que, ce sera possible et dans les mêmes conditions de sécurité. Ce qui implique que des élèves ne reviennent pas à l’école d’ici la rentrée de septembre, d’autant plus que pour la maternelle, il n’y aurait pas de réouverture pour le moment voire jusqu’à la prochaine rentrée scolaire sauf quelques exceptions.

« Il ne semble pas imaginable que l’ensemble des élèves soient accueillis d’ici fin juin. »

Pour l’organisation, elle sera décidée en équipe avec l’appui des équipes de circonscription : diverses possibilités sont envisageables selon les personnels pouvant être présents. Répartition des tâches par niveaux ? Possibilité de faire un mi-temps en présentiel et un mi-temps en distanciel ?

En ce qui concerne les collègues :
Plusieurs personnels seront absolument dispensés de présentiel : « ils ne reprendront pas, c’est non négociable. »
– les personnels dits à risque
– les personnels vivant avec une personne dite à risque
– les personnels devant s’occuper de leurs enfants car pas de moyen alternatif de prise en charge
Ces collègues devront remplir leurs ORS en distanciel par la réalisation de la continuité pédagogique d’élèves non accueillis à l’école par exemple.

Un recensement de ces agent·te·s va être effectué. Si vous êtes dans cette situation, vous devez absolument vous signaler.

En ce qui concerne les directeurs et leur responsabilité :
Les directeurs devraient être totalement déchargés de classe
jusqu’à la fin d’année scolaire, c’est un souhait de la Rectrice. Si le directeur est dispensé de présentiel, un adjoint devra assurer ses missions tout en bénéficiant de cette décharge totale de classe.

Il y aura un cadre national et départemental, la responsabilité sera aussi portée par l’administration.

Les problématiques à régler une fois le protocole national connu :
Le protocole national devrait définir les conditions sécuritaires minimale (entretien des locaux et périodicité, techniques, matériel, etc.).
les masques (condition exigée par le SE-Unsa) : s’ils sont obligatoires, ils devront être fournis par les autorités (lesquelles ?). Le SE-Unsa demande à ce que l’entretien soit assuré par les collectivités si ce sont des masques réutilisables afin d’avoir l’assurance que cet entretien soit effectif et effectué dans le respect des préconisations.
restauration scolaire
transports scolaire : pour les RPI, les élèves pourraient être scolarisés dans l’école de leur commune de résidence
nettoyage des locaux : le coût devra être supporté par les collectivités. En cas de manquements, il faudra immédiatement alerter l’IEN (et vos représentants du SE-Unsa qui vous accompagneront).
accueil en début de demi-journée et accès des locaux par des parents et/ou des extérieurs : les parents devraient encore moins franchir l’enceinte scolaire
accès aux toilettes : il faut réinterroger cette organisation
tests

Les problématiques en attente d’étude :
problème des inclusions : ce devrait être vu au cas par cas, à voir donc avec l’IEN (en informant vos représentants du personnel du SE-Unsa)
– problème d’élèves qui ne respecteraient pas les consignes de sécurité, il faudra immédiatement alerter l’IEN (et vos représentants du SE-Unsa qui vous accompagneront).
partage des locaux avec le périscolaire par exemple : les élus se posent la question mais pas encore de réponse.
partage de la cour en récréation : récréations décalées ?
ELCO-EILE : ça n’a pas encore été abordé, ce n’est pas une réflexion prioritaire
piscine : en attente de l’avis des experts. De toute façon elles resteraient fermées pour le moment.

Pour conclure, le SE-Unsa est satisfait de ces annonces qui vont dans le sens de ce qu’il préconise depuis le début de cette crise sanitaire.
Les écoles vont entrouvrir leurs portes avec bienveillance et grande prudence, mais dans les strictes limites d’une sécurité assurée pour usagers comme personnels.
C’est la prochaine année scolaire que nous préparons car en septembre, personne ne sait ce qu’il en sera de cette crise sanitaire.
Il nous faut donc apprendre à vivre avec ce virus, ce qui va nous obliger à déjà imaginer puis mettre en place l’école de demain, tout au moins dans sa dimension organisationnelle.