Visite T1-T2 et document d’accompagnement : position du SE-Unsa

Dans notre département, il est prévu que chaque T1 soit visité et conseillé par les conseillers de circonscription au moins trois fois dans l’année. Chaque T2 est visité une fois au courant du premier trimestre et d’autres rencontres peuvent être réalisées à sa demande.

Les visites sont formalisées par le document d’accompagnement. L’IA 67 demande que tous les documents d’accompagnement soient consignés dans le dossier de l’enseignant.

Ci-après, les avis, la position et les consignes syndicales énoncées par le SE-Unsa lors de la CAPD du 8 novembre 2018 et du conseil de formation du 20 décembre 2018.

Le SE-Unsa 67 dénonce la consignation du document d’accompagnement dans le dossier professionnel pour plusieurs raisons :

–       La visite doit garantir un cadre de confiance, digne d’une réelle formation d’adulte. Les visites T1 et T2, loin des enjeux de la certification ou d’un rendez-vous de carrière, sont les seuls moments où un enseignant peut faire part de ses difficultés sans craindre un impact sur son évolution de carrière. Pourtant, toutes les études sur la formation des adultes montrent que le levier de progrès se situe dans l’auto-analyse de la personne concernée et la reconnaissance de ses propres points de fragilités. En bref, on progresse quand on reconnaît ce qui ne va pas. Mais qui ose avouer ses fragilités s’il n’est pas dans un contexte sécurisé? Qui dira qu’il a besoin d’une aide extérieure si ce qu’il dit, peut se retrouver dans un rapport ou un avis qui a un impact sur son évolution de carrière ? Les visites offrent un contexte de formation propice à l’évolution des gestes professionnels si elles se déroulent dans un cadre garantissant confiance et sécurité.

–       La procédure locale dévoie l’intention ministérielle. En effet, le document départemental s’inspire de l’outil d’accompagnement : descripteurs des degrés d’acquisition des compétences à l’entrée dans le métier. Mais le propos introductif du BO du 26 mars 2015 le présentait bien comme un outil qui a «vocation à être transmis aux PE, comme outil d’auto-observation et d’analyse de leur pratique professionnelle ».  Il s’agit donc d’un outil personnel. Pour le SE-Unsa c’est à l’agent de choisir à qui il le communique et non à l’employeur d’exiger sa présence dans le dossier professionnel.

–       Les conseillers pédagogiques sont directement associés du processus d’évaluation des enseignants. Les conseillers pédagogiques font partie de l’équipe de circonscription mais sont des pairs des enseignants. Leur rôle principal est de conseiller, d’apporter une expertise pédagogique, d’aider à l’analyse de la pratique, d’apporter des éléments contribuant à la formation des collègues. Le document n’est donc plus un outil d’accompagnement, mais un document d’évaluation qui, versé au dossier professionnel, devient officiellement un pseudo rapport d’inspection. En effet, puisque les IEN n’ont plus l’occasion de rencontrer les enseignants avant ce premier rendez-vous de carrière, il est fort à parier qu’ils liront ces comptes-rendus pour préparer leur propre document.

C’est pour quoi le SE-Unsa demande aux CPC de ne transmettre à l’IEN que la page de garde pour consignation dans le dossier professionnel et de ne remettre l’écrit complet qu’à l’agent.
Il soutiendra tous les conseillers pédagogiques qui suivront cette consigne syndicale.

En effet, la page de garde :

– fait apparaître les moments-clés du parcours d’accompagnement (dates, visites, rencontres)

– rend compte de la personnalisation de l’accompagnement sur le continuum T1 / T2

– identifie les différents accompagnants concernés

Elle atteste donc qu’un suivi a eu lieu.

Ce que les T2 disent à propos des visites et du rapport écrit