Après avoir été reportée plusieurs fois, l’audience avec l’ESPE a enfin eu lieu. Y étaient présents, MM. CLERMONT et TISSERANT.
Le SE-Unsa a d’abord rappelé l’historique suivant :
– Le CHSCT du Bas-Rhin a émis, le 16 mars 2015, un avis pointant la souffrance professionnelle des maîtres formateurs. Entre temps, leur mal-être professionnel a augmenté.
– Fin septembre 2016, 45 EMF sur les 50 ont voté en faveur d’une alerte sociale déposée en intersyndicale. Suite à la négociation préalable conduite avec l’IA-Dasen, l’alerte est maintenue et court toute l’année scolaire.
Nous avons remis à nos interlocuteurs le relevé de conclusions de l’alerte sociale, puisque la DSDEN ne le leur avait pas fait parvenir, alors que certains points relevaient bien de la compétence de l’ESPE…
Points abordés lors de cette audience :
- Le double tutorat :
Dans l’académie de Strasbourg, le double tutorat n’existe pas réellement. La mise en place d’un référent pour les stagiaires en difficultés et d’un visiteur Espe ne compense pas cette absence. Les EMF souffrent du fait des visites très majoritairement évaluatives qui leur incombent, alors qu’ils souhaitent redevenir des compagnons.
Nos interlocuteurs en conviennent. L’Université ne donne pas à l’ESPE les moyens de mettre en place de tutorat double.
Témoignages transmis issus du sondage du SE-Unsa en direction des EMF.
– Le ” vrai” tutorat profitable aux M2 n’existe pas en tant que tel. Il s’agit de regards croisés entre un tuteur IA et un visiteur ESPE afin d’octroyer une note pour un UE. à La mise en place dès le début d’année (voir N-1 en juin ) de binôme qui suivraient ensemble plusieurs stagiaires (l’un pour l’IA et l’autre pour l’ESPE). Il serait en effet plus simple d’avoir des stagiaires communs.
– Echanges entre le tuteur EMF et le visiteur ESPE : Si le référent est issu de l’ESPE, les échanges sont très réduits ou souvent inexistants. Difficile de mettre en cohérence les observations et les conclusions pour les rapports d’évaluation
L’ESPE acquiesce sur le manque de cohérence entre des regards qui devraient être « croisés » et nous dit réfléchir à la coordination entre les différentes interventions auprès des stagiaires. Les stagiaires demandent aussi que leur tuteur soit leur référent prioritaire, afin de ne pas multiplier les interlocuteurs, ce qu’ils vivent parfois de façon contre-productive… Des réflexions sont donc en cours sur ce sujet épineux de la nécessaire cohérence entre les différents formateurs amenés à rencontrer les stagiaires : Selon l’ESPE, c’est l’EMF qui devrait prendre en charge cette coordination à la rentrée prochaine.
Il s’agirait qu’un protocole soit formalisés pour les formateurs qui accompagnent un stagiaire en difficulté, puis de généraliser ce protocole à tous les stagiaires.
L’ESPE souhaite aussi mettre en place une « formation massive de formateurs » où serait abordé, entre autre le « tutorat mixte » avec les EMF et visiteurs ESPE.
2. Le suivi des stagiaires
Les EMF souffrent du fait des visites très majoritairement évaluatives qui leur incombent, alors qu’ils souhaitent redevenir des compagnons, et pouvoir effectuer plus de visites formatives. L’ESPE partage cette dernière demande.
Les étudiants sont demandeurs de davantage de visites dans les classes des EMF. Cela sera en augmentation à la rentrée 2017, à hauteur d’une fois/semaine en P1, puis une fois par période le restant de l’année)
L’ESPE réfléchit à une modulation possible du suivi des stagiaires, selon qu’ils soient ou non en difficulté. Il faut pouvoir garantir pour les stagiaires en difficulté que les échanges entre visiteur ESPE et tuteur EN soient contractualisés.
Une offre de modules est proposée aux stagiaires prorogés, qui fonctionne très bien. L’idée de l’étendre aux stagiaires entrant en API est envisagée. Certains enseignants s’y sont opposés dans le sens où ils ne voudraient pas qu’un amalgame soit fait entre les prorogés actuels et les stagiaires en difficulté.
Le nombre de stagiaires en API et PAR a explosé cette année, il faudra revoir l’organisation générale pour retrouver de la qualité dans le suivi (modules, enveloppe temps pour les EMF avec stagiaires en difficulté).
Concernant les référents ESPE : Une autre idée pourrait être de ne plus avoir 2 référents sur l’ESPE, mais d’utiliser les EMF responsables de l’UE stage comme référents de chaque petit groupe de stagiaires pour gagner en efficacité (forfait d’heures dédiées à cette tâche) ?
Les stagiaires en difficulté sont chiffrés à environ 40 dans chaque degré.
3. Les 32 heures ESPE.
La “chasse aux heures” à effectuer pour l’ESPE n’est pas vraiment agréable pour les EMF, notamment les nouveaux. Plus de transparence semble nécessaire !
Nos interlocuteurs conviennent qu’une meilleure information, notamment en direction des nouveaux EMF, est sans doute nécessaire.
Une refonte de l’API est envisagée dès la prochaine rentrée
4. Le tiers temps de décharge.
Il n’impliquera pas de hausse des heures ESPE, mais des modifications sont à l’étude sur le temps Education Nationale. Un « recalibrage » des activités EN est donc à l’étude.
L’idée serait, pour ne pas augmenter leur volume horaire de travail (passage de 96 à 128h HTD de décharge), de fonctionner sous forme d’enveloppes ou de forfaits. On pourrait par ce biais-là mettre dans ces enveloppes horaires le travail invisible déjà effectué avec leur ¼ de décharge : accompagnement des M2, API, coordination entre tuteurs, lecture recherche et auto-formation…
L’ESPE s’engage à nous transmettre les informations pour consultation dès qu’ils seront plus aboutis. De notre côté, nous interrogeront l’EN lors des prochaines instances paritaires. Pour mémoire, lors du dernier conseil de formation, l’IENA avait bien compris le « besoin d’oxygénation » de la charge de travail des EMF…
5. Sentiment de dévalorisation, manque de reconnaissance des compétences des EMF : ils sont cloisonnés dans des missions qui semblent moins intéresser les formateurs de l’ESPE : visites de stagiaires, ALS. Pas de co-intervention dans les champs disciplinaires.
L’ESPE nous informe qu’un appel d’offre a été fait en direction des EMF et CPC au mois d’octobre 2016. Ils ont bien compris que le peu de retour était dû à la surcharge des EMF cette année.
6. Quelques demandes diverses
– le choix du directeur de mémoire de recherche en fonction de la problématique qui motive l’étudiant peut poser problème aux EMF. Il faudrait revoir l’offre des directeurs de mémoire au sein de l’ESPE, en communiquant davantage sur les spécialités de ces personnes, qui pourraient également proposer des thèmes de recherche. Transparence demandée.
– Une formation relative à l’utilisation de l’ENT de l’ESPE (listes de diffusions pour les messageries, moddle ….) est demandée.
– Pas de carte de parking alors que les EMFviennent souvent chargés pour présenter des choses concrètes : un appel a été lancé par l’ESPE, peu de réponses des EMF.
– Rétablir le concours blancs. Afin de préparer au mieux les M1 au concours leur proposer des oraux blancs avec la présence des PEMF.
L’ESPE dit être en tension extrême face au nombre croissant d’étudiants. La mise en œuvre d’oraux blanc est donc devenue trop difficile à mettre en œuvre. Nos interlocuteurs ont annoncé avoir été obligés de renoncer parfois à la qualité au profit de la quantité.
Concernant les missions des EMF à la rentrée 2017, le SE-Unsa exigera des informations précises lors des prochaines instances paritaires (conseil de formation du 23 mars).