Après avoir sollicité une audience auprès de la Dasen, demande d’abord restée sans suite, le SE-Unsa a déposé une alerte sociale relative aux avis sur la valeur professionnelle des enseignants, octroyés sans rendez-vous de carrière.
Le SE-Unsa a été reçu le 17 juin à la DSDEN.
Nous avons lu 7 témoignages de collègues, qui décrivaient précisément les conséquences délétères de l’avis obtenu sur leur réalité au quotidien.
La Dasen adjointe a d’emblée affirmé qu’il serait impossible de déroger au cadre règlementaire imposé par le texte ministériel : les avis octroyés l’an dernier sont pérennes, un point c’est tout. Le SE-Unsa lui a cependant affirmé que les dasen ayant contourné cette règle existent dans plusieurs départements. Ce ne sera pas le cas dans le Bas-Rhin, qui applique le texte à la lettre. De la même façon, le SE-Unsa lui a appris que les recours opérés par ces collègues n’ont jamais été étudiés en CAPD, le dasen précédent ayant estimé que des recours ne pouvaient être effectués qu’à l’issue des RV de carrière.
C’est donc clairement une double peine pour les collègues constituant « le stock » des promouvables 2018 (comprendre la masse de collègues qui ont fait les frais de la transition entre les 2 systèmes de changement de grade).
La DSDEN répond cependant que le « sentiment d’incompréhension » de ces collègues devra être « accompagné » par l’administration. Comprendre, que leurs IEN viendraient expliquer pourquoi ils avaient attribué tel ou tel avis…
Le SE-Unsa a pointé l’absence de transparence et de lisibilité ayant marqué l’octroi de ces avis, les conséquences parfois graves sur les personnes, en quête de cohérence dans leurs évaluations successives ainsi que de reconnaissance de leur engagement de la part de leur hiérarchie. Un certain nombre d’entre eux ont également subi un sérieux déclassement dans le tableau d’avancement des promouvables
D’une circonscription à l’autre, des critères fort différents ont été employés (ancienneté ici, « engagement » là…). En guise de réponse, la Dasen adjointe (qui vient d’arriver dans le département) assure qu’elle est convaincue du professionnalisme de l’ensemble des inspecteurs.
La pérennisation de l’avis, tranchée récemment par le ministère, porte l’estocade à ces collègues dont un certain nombre reste sur le flanc.
Une fois de plus, nous avons pris la mesure de l’insuffisance des réponses d’une administration qui ne semble pas s’intéresser vraiment aux répercussions psychologiques des actes qu’elle pose sur ses agents.
Le SE-Unsa déplore la carence de l’accompagnement RH dans une Education Nationale toujours prompte à exiger, beaucoup moins à protéger ses agents. Y compris, ici, contre sa propre maltraitance.