Rythmes : de sérieux blocages doivent être levés ! 14 novembre 2013, déclaration du SE-Unsa en CAPD

Si le SE-Unsa n’appelle pas à la grève aujourd’hui, c’est parce qu’il veut croire aux nouveaux rythmes scolaires. Une mise en place des rythmes sur la base d’une concertation sincère entre tous les acteurs de terrain est possible. Mais selon les communes où l’on exerce son métier, il est parfois bien difficile, pour un enseignant, de croire à cette réforme, car de sérieux obstacles peuvent être rencontrés :

Ici ou là, des maires tentent le passage en force, refusant tout dialogue avec les équipes enseignantes. Certains d’entre eux sont en campagne municipale, et vendent à leurs électeurs des projets où la démagogie électorale prime sur l’intérêt des enfants.

Ici ou là, des maires refusent tout bonnement de mettre en place un PEDT, c’est « trop compliqué ». Les conseils d’école qui proposeraient de choisir le samedi plutôt que le mercredi, sans l’existence d’un PEDT, verront-ils leur proposition balayée d’un revers de la main du DASEN ? Si cela devait être le cas, c’est inadmissible.

Ici ou là, le Conseil général a écrit aux RPI, affirmant que les horaires de rotation des bus ne seront pas modifiés. Nous n’avons pourtant lu dans aucune circulaire que le CG aurait un quelconque droit de veto sur la réforme des rythmes scolaires.

Ici ou là, la cantine aura soudain besoin de deux heures quinze pour nourrir dignement les enfants, même s’ils sont peu nombreux à la fréquenter dans certaines écoles. C’est incompréhensible.

Ici ou là, ce sont les horaires de la piscine municipale qui détermineront les horaires post-méridiens des écoles. C’est grave.

Ici ou là, des conseils d’école s’auto-censurent, faute d’une information solide ou suffisante sur leur pouvoir de proposition. C’est remédiable.

Le niveau d’information des communes et des conseils d’école est fort hétérogène dans notre département. Cet état de fait joue contre la réussite de cette réforme. Les écoles n’ont pas connaissance d’une date-butoir de remontée des projets. Les collègues s’interrogent sur l’arbitrage qui sera fait en cas de remontées antagonistes.

La mission d’accompagnement et de médiation demandée aux inspecteurs étant colossale, le SE-unsa demande ici que les choses soient enfin clarifiées, par écrit, dans une circulaire départementale à destination des écoles. Cette circulaire doit mentionner :

-la procédure offerte aux conseils d’école pour faire remonter leur projet d’organisation ;

-le calendrier départemental des échéances ;

-les acteurs en charge de la gestion des litiges éventuels ;

-la possibilité de saisine de comité de suivi académique, en dernier recours ;

-le modèle d’organisation hebdomadaire qui sera mis en place au cas où ni le maire, ni le conseil d’école ne ferait de remontée.

Au SE-Unsa, nous demandons formellement que tout soit mis en œuvre, partout, pour que cette réforme s’opère dans la concertation. Nous voulons que puissent être levés les blocages qui se font jour, réels ou psychologiques. Ce sont ces blocages qui ont amenés un certain nombre de collègues à se mettre en grève aujourd’hui.

Les pires ennemis de cette réfome sont le fantasme, la désinformation et le manque de concertation. Pour le SE-Unsa, il est temps que la Direction académique du Bas-Rhin éclaire par écrit les écoles, mettant ainsi fin au règne de la crainte ou de la colère.

Si dans les prochaines semaines nous constatons que les conditions de la mise en place des rythmes ne s’améliorent pas, nous n’excluons pas de lancer des actions pour faire entendre la voix légitime de nos collègues.