Statut scolaire local : une atteinte à la laïcité. Saisissez le ministère !

Le ministère vient de lancer une action, des aides sur le sujet de la laïcité en mettant en ligne :

Nous considérons qu’en Alsace-Moselle tout personnel de n’importe quel établissement ou école peut remplir le formulaire de saisine, ce que nous encourageons chacun à faire.

En effet le statut scolaire local reste une atteinte aux principes de laïcité en Alsace Moselle.

Nous vous demandons de remplir le formulaire “atteinte à la laïcité” mis en ligne par le Ministère :

Lorsque vous aurez rempli le formulaire sur https://eduscol.education.fr/saisine-laicite/

vous serez contacté par une modulatrice qui vous demandera de préciser votre alerte (voir argumentaire ci-dessous). Vous aurez ensuite la possibilité de rester anonyme (et donc non communication des coordonnées laissées dans le formulaire) ou de laisser vos coordonnées téléphoniques par lesquelles les personnes dédiées au dossier laïcité du Rectorat prendront contact avec vous.

Argumentaire :

Le statut scolaire local en Alsace-Moselle est une atteinte à la liberté de conscience parce que :

  • le caractère obligatoire de l’enseignement religieux est ce qui prévaut du point de vue légal; pour les familles ne souhaitant pas cet enseignement on est toujours  sous le régime de la dispense (particulièrement dans le 1er degré)
  • Ce temps d’enseignement religieux pendant le temps scolaire est discriminatoire, puisque les élèves sont séparés en fonction des convictions religieuses ou non de leurs parents.
  • L’enseignement religieux est en complète contradiction avec la Charte de la laïcité affichée dans les écoles et établissements.

les positions de l’Unsa-éducation aujourd’hui :

Application des préconisations de l’observatoire de la laïcité:

  • Temps d’enseignement religieux en dehors des 24H de temps scolaire
  • Demande positive des parents: les parents qui souhaitent un enseignement religieux pour leur enfant en font la demande

 

A savoir : Education au dialogue interculturel et interreligieux : 

Toujours en perte de vitesse du point de vue des effectifs en enseignement religieux (à peine plus de 50% dans le 1er degré, 20% en collège) les cultes, avec le soutien d’un certain nombre d’élus politiques,  souhaitent expérimenter un nouvel habillage de cet enseignement appelé : « Enseignement au dialogue interculturel et interreligieux » en établissements du 2nd degré qui se veut une sorte d’enseignement du fait religieux mais sous la houlette des cultes, empruntant d’ailleurs pas mal de choses aux programmes de l’Education Nationale (l’Enseignement moral et civique) mais dont les contenus programmatiques (un galimatias pour tromper les parents) restent chapeautés par le dogme et la croyance. Le projet a été présenté au Ministère avec d’autres cultes, islam, bouddhistes…Nous n’avons eu de cesse de nous y opposer dans le cadre d’un collectif (Unsa-éducation, FSU, FCPE, Ligue de l’enseignement 57, cercle Jean Macé, ligue des droits de l’homme…) et de rencontrer députés, observatoire de la laïcité, comité des sages, cabinet du 1er ministre…, car pour l’Unsa-éducation, seule l’Education nationale dans le cadre de ses programmes est habilitée à organiser un tel enseignement.

Nos démarches ont payé car à l’assemblée nationale, à la question d’un député alsacien, le député Fuchs, sur ce sujet la réponse du Ministre M. Blanquer a été la suivante : « l’état ne saurait donc sur le fondement du droit local organiser et financer un autre culte, notamment du culte musulman, dans les écoles publiques  de ces départements, la loi ne saurait en prévoir la possibilité, le conseil constitutionnel ayant jugé qu’à défaut de leur abrogation ou de leur harmonisation avec le droit commun, des dispositions particulières ne peuvent être aménagées que dans la mesure où les différences de traitement qui en résultent ne sont pas accrues et où leur champ d’application n’est pas élargie. » 

Si nous nous félicitons de cette réponse ce n’est en rien pour stigmatiser quelque culte que ce soit ; en effet nous nous éloignerions du droit général alors que nous souhaitons nous en rapprocher.