Un bilan de rentrée peu satisfaisant : CTSD “bilan” du 17 novembre 2016.

Notre liminaire :

Madame l’Inspectrice d’Académie, Mesdames et Messieurs les membres du CTSD,

Nous sommes ici pour étudier le bilan de la rentrée et quelques problématiques nous sont apparues tant dans le document que sur le terrain. Problématiques souvent concordantes d’ailleurs.

Si certaines seront débattues en cours de séance, d’autres feront l’objet de notre liminaire, liminaire courte pour ne pas trop impacter le temps des échanges toujours fructueux de cette instance.

Les EVS pour commencer. Moyens humains qui se raréfient dans les écoles alors que les demandes institutionnelles concernant la sécurité impliquent de nouvelles missions à des équipes déjà bien occupées. Notre propos ne peut être, et ne sera jamais, de dire qu’il faut que les élèves à notification MDPH d’accompagnement restent sans AVS. Notre propos est bien de dire que l’accompagnement de ses élèves ne peut et ne doit se faire au détriment des équipes, car ce sont bien les écoles qui sont impactées par leur absence et pas seulement les équipes ou les directeurs. Face à l’augmentation massive des notifications MDPH, on subodore qu’à Noël, les élèves en situation de handicap  sans accompagnement se compteront, dans notre département, par centaines ! A la lumière de la loi de 2005, comment les collègues dans leurs classes parviendront-ils à inclure ces élèves, sans l’aide légitime notifiée à ces élèves, et sans que la situation ne les mette eux-mêmes en grande difficulté ?

A propos des EVS administratifs, nombreux sont les collègues qui ne comprennent pas comment, avec la même formule que l’an passé pour une situation similaire et alors qu’ils avaient un barème de plus de 200 points voire près de 350, ils se retrouvent cette année avec un barème inférieur à 87,49 points. C’est pourquoi nous réitérons aujourd’hui notre demande d’être destinataires de la liste de toutes les écoles avec leur rang de classement et le détail des éléments chiffrés pouvant nous et leur permettre de comprendre ce barème.

Les remplacements ensuite car, dès à présent, on constate ici ou là des classes sans enseignant. Cette situation va impacter les collègues dans leurs conditions de travail : décharges des directeurs des petites écoles qui ne pourront être assurées, surcharge de travail pour chacun des collègues devant accueillir encore plus d’élèves dans leur classe.

On peut aussi évoquer le LSUN, outil présentant un certain intérêt dans l’idée mais qui devrait être mis en place dès maintenant, avec un outil non finalisé et qui, dans une première approche, reste insatisfaisant, frustrant même parfois puisqu’à l’opposé de ce qui se faisait jusqu’alors. Le tout sans formation aucune des collègues, sans que ces derniers aient le temps de se l’approprier tant techniquement que professionnellement (nous pensons au temps nécessaire pour adapter les pratiques relationnelles nécessaires à l’utilisation).

Continuons par les EMF dont le temps de décharge de classe devrait être d’un tiers (circulaire 2016-148) alors qu’il n’est que d’un quart dans notre département. Au-delà des impacts immédiats sur les conditions de travail des EMF, ce choix politique du tiers de décharge aurait des répercussions sur la qualité de la formation des entrants dans le métier. Ce choix politique aura donc des répercussions durables sur la qualité du service public d’éducation. Nous attendons toujours votre réponse à notre demande faite devant Monsieur Laurent, DRH, la semaine dernière : devons-nous annoncer aux EMF qu’ils n’auront pas, cette année, le tiers de décharge qui devrait leur être règlementairement accordé ? En période d’alerte sociale, cette question est sensible et la réponse urgente.

N’oublions pas les ERH qui font face à une hausse de plus de 25% d’élèves relevant d’une notification MDPH avec l’ouverture de deux postes, soit seulement 9% des personnels alors qu’ils étaient déjà en charge de trop de dossiers.

Ces constats, s’ils semblent d’un premier abord ne pas tous concerner directement ce CTSD, ont pour objectif commun : mettre en exergue le manque de moyens. Chacune des situations évoquées nécessiterait et nécessitera plus de personnels affectés à ces missions (plus d’EVS, plus d’AVS, plus de titulaires mobiles, plus de décharge EMF, plus d’ERH) impliquant une politique départementale volontariste. Il vous appartiendrait, madame L’IA-Dasen, de faire état, auprès du MEN, du manque avéré de moyens alloués au département dont vous avez la charge. L’Unsa Education compte résolument sur vous.

Merci.

 

Synthèse de la réunion :

Le Bas-Rhin est passés de 835 à 816 écoles entre 2015 et 2016. 59 élèves accueillis en plus de ce que la DSDEN avait prévu, ce qui correspond à deux équivalents temps plein en postes(ETP).

Problématique ASH :

Le recrutement des AVS a pris du retard et les besoins ne seront malheureusement pas comblés. Plusieurs enfants ayant pourtant une notification MDPH resteront sans AVS cette année. Le SE-Unsa exige que les collègues concernés soient épaulés par leur hiérarchie. La DSDEN a dû faire face à une forte augmentation des notifications MDPH qu’elle n’avait pas prévue. La DSDEN a fait remonter cet état de fait au ministère. Dans certaines zones, aucune personne ne s’est présentée pour occuper ce type de poste. Le SE-Unsa demande que les AVS aient un vrai statut et que leur salaire soit revu à la hausse.

ERH : Les 2 postes d’enseignants référents créés cette année ne suffisent pas. Les ERH ont toujours trop de dossiers à suivre et trop de tâches à assurer.

EVS administratifs : Un groupe de travail se réunira afin de revoir le barème d’attribution des EVS. Le tableau avec toutes les composantes du barème actuel pour chaque école va être envoyé aux syndicats. Rappel du SE-Unsa : aussi longtemps qu’une solution pérenne d’aide à la direction d’école ne sera pas appliquée, ce barème ne fera que “gérer la misère “des moyens alloués à l’aide aux directeurs. 

EMF : Les EMF ne pourront avoir le tiers de décharge auquel ils ont droit depuis la circulaire d’octobre qu’à la rentrée 2017, la DSDEN n’ayant pas les moyens humains, actuellement, pour y palier.

Les écoles maternelles de Strasbourg sont saturées. Il se pourrait qu’une classe ouvre en cours d’année à l’école maternelle du Schluthfeld.

La pression démographique va s’accentuer dans les années à venir sur Strasbourg, ce qui va engendrer une problématique de locaux, les écoles n’étant plus assez nombreuses. La prochaine livraison interviendrait pour la rentrée 2019 avec une école maternelle de 8 à 9 classes dans le quartier du Danube.

Les UPE2A créées sont déjà pleines. De nouvelles ouvertures sont à prévoir, dans le secondaire également.

RPI : La politique de multiplication des RPI va continuer pour les années à venir. Il y a eu 4 créations de RPI et 16 fusions d’écoles l’an passé.

Bilinguisme : Le bilingue (partie allemande) nécessite 284 ETP qui se répartissent sur 568 classes : 246 enseignants titulaires, 8 stagiaires, 7.5 enseignants allemands en échange et 22.5 contractuels. Le SE-Unsa demande qu’il n’y ait plus d’ouverture de sites bilingues tant qu’il n’y a pas suffisamment de collègues formés sur le terrain.

La fusion des deux collèges de Bischwiller semble poser problème aux enseignants. La Dasen a assuré que les seuils, pour le nouveau collège, seraient les mêmes que pour un collège en REP (soit 24 élèves par classe) pour la rentrée 2017. Lors de la révision de la carte de l’éducation prioritaire en 2018, le classement du nouveau collège pourra être revu.