A l’impossible nul n’est tenu… pas même les formateurs !

Les derniers rebondissements de la gestion de la crise sanitaire illustrent bien le décalage entre les annonces de principe et la réalité du terrain. Les réadaptations successives du protocole sanitaire auront donné le pas aux annonces.

Le plan maths-français est une autre « belle annonce » de principe, sans moyens spécifiques dédiés à ce jour. C’est au principe de s’adapter, à l’institution de donner des moyens, et non aux acteurs de terrain de « se tordre » pour faire entrer dans un emploi du temps déjà chargé, des visites et des formations supplémentaires. Il faut (se) le dire : ça n’ira pas.

Ce plan de formation qui est une déclinaison du schéma directeur de la formation se veut impulser une nouvelle façon de mettre en œuvre la formation continue.

Si la forme de travail par constellation et l’accompagnement des enseignants dans l’évolution de leurs pratiques professionnelles par des visites en classe ont un réel intérêt, imaginer que seuls les deux conseillers pédagogiques mettraient tout cela en œuvre est complètement illusoire.

Sans sous-estimer la nécessaire formation en français et en maths, il faut reconnaître que d’autres priorités attendront les CPC pour cette rentrée 2020 :
– le suivi renforcé des T1 qui n’auront bénéficié que d’une année de stage tronquée : visites et/ou temps de formation supplémentaires seront certainement indispensables;
– la rentrée sera inédite et l’accompagnement des élèves dans les apprentissages impliquera un accompagnement spécifique des équipes,
– l’accompagnement des directeurs et des collègues dans le traitement des enfants à besoins particuliers.

Bref, la rentrée à venir n’a pas besoin de nouveautés pour être intéressante et dense – sic.

Mais au delà de ça, sauf à penser que les conseillers pédagogiques de circonscription ont un emploi du temps  “gruyère”, que feraient-il de moins pour avoir le temps d’assurer ces centaines de visites supplémentaires?

Pour le SE-Unsa, il n’est pas question que l’employeur ajoute simplement un point à leur lettre de mission, sans clarifier la priorisation et la quantification de leurs missions.

Ce n’est pas en ajoutant une pression aux équipes de circonscription que notre institution fonctionnera mieux, que l’accompagnement et la formation des collègues y gagneront.

Nous en sommes convaincus et le répèterons encore. Mais lorsque les premières ébauches de mise en œuvre départementales se dessineront, qui dira stop? Qui posera des limites pour rester dans le champ du possible et de conditions de travail saines et sereines?