Déclaration liminaire
Monsieur l’Inspecteur d’Académie,
Mesdames et Messieurs les membres du CTSD,
Tout d’abord, permettez-moi au nom de la délégation UNSA de vous souhaiter la bienvenue dans notre département. Nous ne doutons pas que nos travaux se feront dans la sérénité, la transparence et la confiance qui sont traditions dans cette instance.
Les urnes ont rendu leur verdict, un nouveau président est élu, un nouveau gouvernement est désigné et Monsieur BLANQUER va devoir mettre en œuvre le programme de Monsieur MACRON. Nous, représentants de l’UNSA Education et du SE-Unsa, avons relevé quelques promesses qui paraissent demander sinon quelques éclaircissements, au moins quelques pistes de réflexions car implicatives quant à la politique départementale de redéploiement des moyens accordés au niveau ministériel et ce dès aujourd’hui.
L’objectif 2 du programme MACRON annonce la division par 2 des effectifs des classes de CP et de CE1 en REP et REP+. Il indique bien que cette mesure se fera à moyens constants par, je cite, “réorientation d’entre 6 000 postes à 10 000 postes des 60 000 postes créés au cours du quinquennat actuel” ; comprendre par quinquennat actuel, le quinquennat du président Hollande. Donc, cette mesure, si elle voit le jour, ne se fera qu’à moyens constants. Nos interrogations sont simples :
- Où comptez-vous trouver les moyens humains pour respecter cette promesse dont se sont emparés les médias pour faire de ce projet électoraliste la réalité de la prochaine rentrée ? Nous espérons que ce ne sera pas au détriment du PDMQDC.
- Où comptez-vous trouver les moyens immobiliers pour respecter cette promesse ? Les classes libres dans les écoles de nos REP et REP + sont déjà plus que rarissimes à Strasbourg ; la situation semble quelque peu inextricable voire ingérable, qui plus est avec une démographie urbaine galopante.
Nous attendons vos réponses avec grande impatience car la rentrée c’est demain. Nous espérons que ces réponses n’induiront pas une baisse de la qualité du service public d’éducation et que ce dernier restera, dans le respect du principe d’équité souvent évoqué ici, de qualité égale partout dans le Bas-Rhin.
Autre problématique que nous souhaitons aborder dès aujourd’hui et qui relève spécifiquement de la politique départementale de la DSDEN en regard aux orientations nationales annoncées : qu’en est-il de l’augmentation des possibilités de remplacements ? En effet, nombreux sont les collègues qui, malades, en formation ou siégeant dans les instances, n’ont pu être remplacés avec, comme conséquence, la perte d’un nombre considérable d’heures d’enseignements pour les élèves non seulement des classes concernées mais aussi de ceux des collègues qui assurent l’accueil des élèves de l’absent. C’est d’autant plus criant en maternelle où les effectifs sont encore plus chargés – même et surtout dans les zones prioritaires en raison de l’accueil des moins de trois ans – et les remplacements encore moins assurés qu’en élémentaire pour des raisons de priorisation.
Au niveau de cette problématique de remplacement, le SE-Unsa a fait une enquête concernant les décharges de direction dans les écoles de une à trois classes. Le résultat est effrayant car près de 50% de ces décharges n’ont pas été accordées rien que sur le dû 2016-2017. On frise le 60% si on ajoute au dû 2016-2017 le reliquat de 2015-2016. Le constat est simple : le choix actuel de faire assurer ces décharges aux remplaçants dans les circos ne fait que léser ces directeurs qui avaient mis tant d’espoir dans la circulaire 2014-115. Quelle réponse allez-vous leur apporter ? Pouvons-nous espérer, comme en Mayenne où ces directeurs reçoivent courant septembre un calendrier leur indiquant leurs jours de décharges pour l’année, flécher des postes de remplaçants dédiés ? Il aurait suffi de 20 ETP pour couvrir les besoins cette année…
De même, autre problématique récurrente, parlons des AVS et des EVS…
Combien d’EVS viendront soutenir les équipes et les directeurs à la prochaine rentrée ? Le protocole d’accord de 2006 sera-t-il enfin respecté ? Le SE-Unsa y est très attaché puisqu’elle était la seule organisation syndicale à signer ce protocole qui a amené quand même une amélioration des conditions de travail des directeurs ou, pour reformuler de façons plus précise puisque la simplification des tâches des directeurs se fait attendre quelque peu, à limiter l’évidente dégradation de ces conditions de travail.
Combien d’AVS pour nos enfants avec notification MDPH ? Seront-ils en nombre suffisant pour couvrir tous les besoins ? D’ailleurs, à ce propos, nous remarquons que de plus en plus le temps d’accompagnement n’est pas spécifié sur la notification et que le recours aux AVS mutualisés se généralise, ce qui ajoute encore un travail supplémentaire aux directeurs et aux équipes qui doivent estimer les besoins de chaque enfant. Si cela peut paraitre simple, c’est dans les faits souvent très compliqué et source de tensions.
Tensions dont nous sommes tous témoins ici, représentants du personnel comme représentants de l’administration.
Tensions diverses et variées qui s’expriment aussi à travers la saisie de plus en plus fréquente des RSST et par l’émission de fiches de ce registre, fiches dont vous avez eu ou allez avoir connaissance. Nous attirons particulièrement votre attention sur la situation du psychologue scolaire intervenant entre autres à l’école élémentaire Canetti qui se voit en charge de près de 4000 élèves et dont la charge de travail ne cessera d’augmenter en raison de la croissance démographique due à une urbanisation galopante. Nous vous rappelons que nous avions demandé lors du CTSD de février que soit créé un poste supplémentaire sur ce secteur car les besoins sont criants et il est urgent de prendre les dispositions nécessaires.
D’ailleurs en parlant du CHSCT-D, nous nous permettons de redemander l’application de l’article 48 du décret 82-453, c’est-à-dire d’avoir communication du rapport annuel ainsi que du programme annuel des risques de prévention accompagné de l’avis formulé par le CHSCT-D.
Autre urgence à notre sens, le nombre de postes attribués aux allègements de service. Les demandes affluent, ces demandes d’allégements sont plus que légitimes et, à l’heure où on exige de la part des collègues de la bienveillance, il faudrait, par une augmentation de moyens, que l’administration fasse aussi preuve de cette bienveillance envers ces collègues en détresse.
Nous savons tous ici que faites avec les moyens que vous avez.
Nous en sommes certes conscients mais nous savons aussi tous ici que cette réponse n’est pas acceptable.
C’est pourquoi notre rôle en tant que représentants du personnel reste bien de dénoncer ces situations dues à l’absence de moyens suffisants dans l’espoir que vous ferez remonter ces revendications.
Alors si réponse il devait y avoir, nous espérons qu’elle ne sera pas promesse électoraliste dont nous avons été abreuvés ces derniers temps et qui ne vont pas manquer à venir encore avec les échéances législatives de juin, mais réponse concrète et réelle pour toutes les écoles, pour tous les usagers de cette dernière et pour tous les collègues que nous représentons ce jour comme chaque jour.
Soyez certain de pouvoir compter sur nous pour assumer cette fonction au quotidien car l’Ecole de la République ne saurait mériter moins d’attention et d’engagement. Soyez certain, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, que cet engagement se fera toujours avec grand respect, grande transparence et grande exigence car c’est le minimum « syndical » pour le dialogue social de qualité que, comme vos prédécesseurs, vous défendez.
Je vous remercie.