Formation initiale des enseignants et des CPE : La réforme doit être suspendue !

Alors que le président Macron a annoncé la suspension de toute les réformes, le ministre de l’Education Nationale poursuit son projet de réforme de la formation des enseignants et des CPE et veut passer des points essentiels au Comité technique ministériel de l’Éducation nationale (CTMEN) du mercredi 20 mai pour des implications dès la rentrée 2020. 

Un tour de force pour placer le nouveau concours 2022 en fin de master 

Sans débat de fond, le ministre a annoncé le retour du concours en fin de master 2 lors d’une conférence de presse en février 2019. Depuis, de multiples réunions ont eu lieu que ce soit sur les contenu des futurs concours, sur ceux des masters Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (Meef) tout en considérant comme acquis le changement de place du concours. 

Pour le SE-Unsa, c’est non. D’autant que les discussions qui ont eu lieu depuis un an n’ont fait que conforter nos convictions initiales. Après de multiples hypothèses, les projets ministériels pour les futurs concours s’orienteraient vers des épreuves peu ou pas professionnalisantes. Des épreuves très disciplinaires auront surtout pour conséquences d’engager les étudiants à délaisser les parcours Meef pour d’autres cursus universitaires, amplifiant alors le choc face à la réalité du métier qu’ils n’auront pas découverte avant de devenir stagiaires. 

Sans contenu professionnalisant des concours, le travail sur les masters MEEF est vain, car rappelons-le ils ne peuvent être une obligation statutaire pour des métiers qui ne font pas parties de professions réglementées à la différence du métier de médecin par exemple.   

Pour le SE-Unsa, enseigner de la maternelle au lycée et un métier qui s’apprend. La France a multiplié les réformes faisant perdre le fil et surtout le fond des objectifs de la formation initiale et continue des enseignants. Il n’est pas acceptable d’acter cette réforme de la formation sans plus de débat pour ne pas dire en catimini pendant cette crise sanitaire qui place l’ensemble des acteurs face à d’autres urgences.