Lettre de mission des conseillers pédagogiques: négociez cet outil pour vous protéger!

Cette nouveauté de la rentrée 2022 peut représenter le levier pour obtenir des améliorations de vos conditions de travail. L’effet escompté dépendra de la façon dont CPC et IEN s’en empareront. Le SE-Unsa 67 invite les collègues à échanger entre pairs, borner voir négocier pour en faire un outil protecteur qui permet d’identifier les tâches qui débordent des missions et donc, de légitimement décliner ce qui n’en relève pas.

Le décret n°2015-883 du 20 juillet 2015  reconnaît la fonction de conseiller pédagogique soit dans une circonscription, soit à l’échelon départemental. Il énumère les 3 champs d’actions articulés ( l’accompagnement pédagogique des maîtres et des équipes d’école, la formation initiale et continue des enseignants et la mise en œuvre de la politique éducative) tout en précisant qu’un conseiller pédagogique ” effectue des tâches dont l’ampleur, la diversité et les modalités dépendent de son contexte d’exercice.” […]

” Membre de l’équipe de circonscription, le conseiller pédagogique est un formateur polyvalent qui exerce ses fonctions sous l’autorité de l’inspecteur de l’éducation nationale chargé de la circonscription, dont il est le collaborateur direct. Son action s’inscrit dans le cadre du programme de travail de la circonscription arrêté par l’inspecteur chargé de la circonscription, dont il reçoit une lettre de mission.”

Suite aux alertes du CHSCT sur les conditions de travail des CPC, le département a mis en place un groupe de travail sur le rédaction d’une trame de lettre de mission qui pourrait être commune à toutes les circonscriptions.

Le support expérimenté dans quelques circonscriptions et qui sera généralisé à la rentrée 2022 s’approcherait d’une liste de tâches mises en œuvre par les CPC.

L’enjeu pour les équipes de circonscriptions a été évoqué lors du conseil de formation du 14 juin 2022 : que CPC et IEN négocient le contenu pour en faire un outil qui permette de prioriser les tâches.

Le SE-Unsa invite les collègues à s’en emparer pleinement pour en faire un outil protecteur, de bornage qui permet de dire « stop» quand il le faut.

L’outil doit permettre d’identifier les tâches qui sont mises en œuvre mais qui ne relèvent pas des missions des CPC et donc, de légitimement poser des limites aux demandes diverses et variées.

Lorsque la charge de travail est débordante, la priorisation des tâches n’est pas la réponse appropriée aux problématiques de charge et de répartition du travail. Notamment dans les circonscriptions en  REP et REP + où la mise en œuvre des formations spécifiques et des multiples visites des enseignants de classe dédoublées impliquent des centaines d’heures de travail spécifiques, la lettre de mission doit tout simplement comporter des tâches en moins par rapport au canevas départemental.

Nous recommandons aussi  aux CPC de demander une répartition de la charge de travail et une planification annuelle en prenant appui sur le point C du décret : 

“Afin de permettre aux conseillers pédagogiques d’accomplir l’ensemble de leurs missions dans les meilleures conditions, l’organisation de leur service fait l’objet, de la part des IEN de circonscription ou de l’IA-Dasen selon le niveau auquel les conseillers pédagogiques interviennent, d’une programmation équilibrée des différentes activités dont ils sont chargés. Une attention particulière est apportée à la répartition de leur charge de travail au long de l’année scolaire.”

Cet outil ne changera pas fondamentalement la réalité des conditions de travail des CPC ; mais il peut conduire à les faire évoluer. Charge à chacun de se positionner en professionnel reconnu et compétent dans un échange avec l’IEN, collaborateur et chef de service. Ce dernier est en charge de la régulation du temps service et doit veiller aux ajustements nécessaires pour mettre en correspondance charge et temps de travail. 

Evidemment, le SE-Unsa restera attentif aux retours des collègues quant à la mise en œuvre de cet outil et de ses effets.