Rythmes à Strasbourg : les syndicats reçus par Françoise Buffet, nouvelle adjointe en charge des affaires scolaires / 16 avril 2014

Quelques jours après sa prise de fonction, Mme Buffet consulte différents partenaires de la ville sur le dossier de la mise en place des rythmes scolaires, organisations syndicales et associations de parents d’élèves.

Si l’initiative est heureuse et donne une tonalité d’ouverture à son début de mandat, il est regrettable que la ville, à travers sa nouvelle adjointe, s’adresse si tardivement aux professionnels,  à 4 mois de la prochaine rentrée…

Le SE-Unsa a déploré l’absence d’écoute de la municipalité durant les derniers mois. Conseils d’écoles non consultés, scénarii orientés faisant peu de sens, sondage démagogique peu représentatif : les enseignants ont été considérés jusqu’ici comme persona non grata. Au final, un scénario retenu (alternance de journées courtes et longue) qui pose problèmes et suscite de réelles inquiétudes, sur le plan de l’occupation des locaux, de la sécurité, de la responsabilité. Une usine à gaz.

Nous avons de surcroît pointé :

– le manque de lisibilité de ces rythmes alternés pour les familles,

– l’obstination de la ville à imposer les mêmes horaires à tous,

– l’absence de sens d’une pause méridienne de 2 heures dans tous les quartiers,

et avons affirmé que d’autres rythmes scolaires pourraient faire concensus : une sortie de classe à 15 h30 régulière, par exemple, aurait le mérite d’écourter chaque journée de classe de la semaine.( c’est bien l’objectif de cette réforme)

Madame Buffet estime qu’il n’y a plus le temps de remettre à plat les rythmes retenus, même si elle concède qu’il y a un vrai problème pour les écoles maternelles, pour lesquelles elle étudie la possibilité de réexaminer la situation( ?) Nous n’avons pas réussi à en savoir plus.

Concernant les NAP : la ville peine à trouver les intervenants nécessaires, une moitié manque encore à l’appel. Tant sur le plan de la quantité que de leur formation, tout reste à faire… Une hypothèse de Mme Buffet serait de revoir les ambitions à la baisse : ne garantir, dans un premier temps qu’un accueil périscolaire gratuit pour tous jusqu’à 16h15. Les NAP proprement dites seraient alors revues à la baisse, privilégiant leur qualité plutôt que leur fréquence. A l ‘image des CEL déjà en vigueur dans certains quartiers, chaque enfant pourrait disposer de 3 activités / an. Il s’agirait de faire monter en charge progressivement l’offre proposée par les NAP.

Mme Buffet semble consciente qu’il faudra travailler tout particulièrement la transition entre le scolaire et le périscolaire. Des responsables par groupes scolaires seront en charge de cette transition, les animateurs pourraient venir chercher les enfants dans les classes(…) à l’issue du temps scolaire. Hypothèse qui pose de nombreux autres problèmes (attente, absence de l’animateur, accompagnement du reste de la classe vers la sortie…) Bref, nous avons émis de sérieuses réserves.

Le SE-Unsa a demandé à ce que cette problématique éminemment concrète soit discutée avec les enseignants. Mme Buffet en a convenu et a prévu un nouveau rendez-vous au mois de juin.

En conclusion : une écoute avérée de la part de la nouvelle adjointe. Mais très peu de réponses concrètes ! A quelques mois de la rentrée 2014, la ville peine à donner corps à son scénario retenu. Des modifications pourraient encore voir le jour en maternelle, la concrétisation du volet périscolaire demeure flou. Pour le SE-Unsa, c’est bien l’absence de concertation, depuis le début, qui est la cause de cette situation. Nous attendons de Mme Buffet qu’elle parvienne à rectifier la copie de la municipalité de façon à rétablir les relations gravement distendues entre la ville de Strasbourg et les équipes enseignantes. La balle est dans son camp.