Bilinguisme et CAPPEI
Nous avions demandé une audience auprès de la Rectrice, nous avons été reçus par Madame Anne Strasser, directrice de cabinet, en présence de Madame Patricia Eckert, conseillère technique rectorale – école inclusive, et de Madame Isabelle Wolf, déléguée académique aux relations internationales et aux langues vivantes.
Le bilinguisme
1) Impact de la CEA sur le bilinguisme
Suite à la mise en place de la CEA et aux informations qui avaient transpiré lors de l’étude des prérogatives de cette nouvelle instance territoriale, nous nous interrogions sur l’impact de la nouvelle CEA sur l’organisation académique et départementale.
Il nous a été répondu que l’état devrait rester l’employeur des contractuels pour ce qui concerne la partie allemande des classes bilingues. Les intervenants employés par la CEA interviendront sur du temps complémentaire (périscolaire et autres temps en dehors du temps scolaire).
Si la CEA continuera de verser les indemnités spécifiques et autres versées actuellement par les CD et la région, le cadre contractuel de la convention quadripartite devra être rediscuté mais les montants ne devraient pas être diminués dans leur globalité.
La CEA pourrait aussi mettre en place et prendre en charge des actions de communication concernant la recherche de candidats (contractuels par exemple) même au profit de l’enseignement bilingue sous la responsabilité de l’Education Nationale, toutefois le recrutement restera totalement de la responsabilité de l’EN.
2) Outils pédagogiques
En ce qui concerne les outils pédagogiques mis à disposition des enseignants dans le bilingue (partie allemande), il y en a sur MAGISTER qui ne sont accessibles qu’aux enseignants repérés par les IEN ( ??? NDLR).
Toutefois, une plateforme est en cours de réalisation pour réunir ces outils disponibles sur MAGISTER et autres (Canopé par exemple). Ce seront des ressources directement utilisables et accessibles aussi bien par les enseignants que par les parents.
Des contrats d’éditions d’ouvrages sont prévus. Une politique éditoriale est présentée chaque année.
Nous avons demandé une décharge (partielle) d’enseignants du premier degré pour la production d’outils, mais sans obtenir de réponse précise.
Nous avons mis en exergue le manque de communication en direction des collègues de toutes ces informations et possibilités. Nous avons donc demandé à ce que ces outils soient diffusés de manière beaucoup plus large et systématique aux enseignants en site bilingue.
L’administration s’engage à entrer dans une politique de communication envers eux.
Et, plus concrètement, où sont les manuels, où en est la production d’une méthode de lecture franco-allemande ? La réponse se résume ainsi « Je vais me renseigner mais il existe beaucoup d’outils. » Ah bon ? Et vous, enseignants de la partie allemande, qu’en pensez-vous ?
A noter que Madame Wolff nous a signifié par la suite que cet outil de lecture bilingue allemand-français était en préparation. C’est une bonne nouvelle, car il est attendu par les enseignants depuis … 27 ans !
3) Formation et accompagnement des collègues débutants dans la voie bilingue
Les pensées politiques évolueraient à ce niveau. Une formation didactique et linguistique serait mise en place sur 7 semaines pendant le temps scolaire afin de proposer des « migrations » vers le bilingue sous la forme d’un enseignant pour les deux langues (le même enseignant assurerait dans la même classe les enseignements et en français et en allemand).
On peut remarquer une évolution des positionnements quant à cette possibilité d’un seul enseignant pour les deux langues qui, à l’origine, devait être à la marge.
En ce qui concerne le suivi par les CPC langues rendu difficile par manque de temps, il n’y aura pas de réponse autre que celle très lacunaire du « on va se renseigner » …
De même, à la demande de stages de formation continue en langue tenus « en langue de Goethe » afin de pratiquer la langue allemande de façon à ne pas perdre des acquis, la réponse n’est pas moins lacunaire et se résume à « on va regarder ».
Cette formation dans la langue-cible est toutefois hautement importante, car de l’aveu de formateurs voire de stagiaires eux-mêmes, le point d’achoppement de la formation en général est la qualité et l’aisance des étudiants et stagiaires dans la langue allemande. La filière universitaire et professionnalisante doit mette le paquet sur le bain de langue pour permettre à ces futurs enseignants au pire de ne pas perdre, au mieux de progresser dans la langue-cible.
4) Place des dialectes dans l’enseignement bilingue
Les dialectes ont été introduits dans certaines classes maternelles, mais l’EN n’a pas prévu d’aller au-delà.
Le risque existe donc bel et bien que la filière bilingue se transforme en un enseignement d’allemand-langue étrangère. On enseignera l’allemand dans l’académie de Strasbourg comme dans n’importe quelle académie de France et – à terme – cette filière disparaîtra, car devenue illégale, la législation n’autorisant l’a filière bilingue que pour les seules langues régionales.
Le CAPPEI
Nous avons interrogé ensuite l’administration sur la gestion du CAPPEI pour cette année quelque peu spécifique mais aussi pour les années à venir afin de voir comment s’intégrait l’obtention de cette qualification par voie de VAE (Valorisation des Acquis de l’Expérience).
1) Pour cette année, les candidats ont plusieurs possibilités
- Demander la VAE s’ils avaient au moins 5 années d’ancienneté dont au moins 3 années sur postes spécialisés avec constitution d’un dossier contenant les pièces justificatives à cette éligibilité
- Passer l’épreuve en candidat libre (mais en cas d’échec, ils pourront poursuivre l’année prochaine la formation interrompue cette année).
- Attendre le report de la formation (7 semaines) à la rentrée prochaine.
Quoi qu’il en soit, un accompagnement par l’équipe de circonscription de l’ASH aurait été proposé.
2) Pour l’avenir :
- L’obtention du CAPPEI par VAE sera une possibilité supplémentaire pour obtenir cette qualification, elle ne se substituera aucunement à la formation institutionnelle.
- La formation CAPPEI sera gérée par la DAFFOR avec l’aide de l’INSPE. L’INSPE monte une maquette de formation universitaire, mais c’est bien le rectorat qui monte la CAPPEI.
- Certains contenus de formation seront changés pour être actualisés et pour mieux coller à la réalité du terrain.
A voir ce que ça donne en réalité sur le terrain.
Cher·e·s collègues stagiaires en CAPPEI, le SE Unsa 67 attend vos retours pour toujours faire évoluer ce dossier !