A l’heure où l’on nous assène de longs discours sur la bienveillance envers nos élèves, envers nos parents d’élèves et nos collègues, je m’interroge.
A l’heure où notre ministre nous impose une loi dite de « la confiance », une loi qui se veut constructive, qui devrait soi-disant nous permettre d’effectuer dans de meilleures conditions notre métier, de nombreux doutes grandissent en moi.
Dans quelle mesure “suivre des directives” que l’on nous impose à tort et à travers ferait de nous des enseignants plus « performants » ? Car c’est bien de cela dont il est question. Dans une société consumériste, où le fait de posséder passe avant le fait de penser et de s’épanouir, notre gouvernement nous impose une loi aux antipodes de l’essence même de l’enseignement.
Enseigner : transmettre un savoir, faire grandir, accompagner, prendre du temps pour chaque enfant, différencier, mettre en confiance.
En quoi cette loi qui nous impose d’être rentable, de faire du chiffre et qui oublie complétement le coté humain de notre métier peut-elle s’appeler une loi de la confiance ?
Bien loin des sphères politiques, nous avons tous ce pouvoir. Le pouvoir de donner confiance en lui à un enfant.
Le pouvoir de le faire grandir et de l’accompagner dans sa vie d’élève et de futur citoyen.
Même si pour bon nombre d’entre nous, nous ne comprenons et n’acceptons pas les directives de notre gouvernement, il nous reste cette force.
Chacun, chacune, dans nos classes, auprès de nos élèves nous avons ce pouvoir de donner tout son sens aux mots « bienveillance » et « confiance ».
A nous d’exprimer et de faire remonter notre désaccord avec la pensée que tentent de nous imposer nos supérieurs. Non, nous ne voulons pas faire « du chiffre » mais nous souhaitons, plus que tout, faire perdurer au sein de nos classes cette confiance entre enseignant et élèves qui rend notre métier si beau.