Suite aux menaces reçues par des collègues de deux écoles par un ancien élève et aux différents évènements depuis l’attentat d’Arras, le Dasen du Bas-Rhin a souhaité recevoir les membres de la Formation Spécialisée 67.
« C’est un climat complexe avec une hausse des agressions en direction des enseignants, agression essentiellement verbales ».
En ce qui concerne les deux écoles concernées par des agressions verbales couplées avec des menaces de mort en direction d’enseignantes et d’enfants, le Dasen nous informe (ce que nous savions déjà d’ailleurs) que les directeurs ont alerté les forces de l’ordre aussitôt puis leur IEN qui est venu sur place sans délai. Il n’y a pas eu mise en place d’une cellule d’écoute mais l’EMS est intervenue en soutien (il y aurait des spécialistes de l’écoute au sein de l’EMS). De plus, une assistante sociale aurait été mise à disposition. Selon nos retours, c’est la psychologue scolaire de l’école qui était présente.
Les directeurs sont allés déposer plainte dans la journée.
A noter que l’individu suspect a été très rapidement appréhendé puis, après un temps de garde à vue, été déféré et condamné à un an de prison ferme.
Le Dasen fait l’analyse de ces écoles qui montre qu’il y a une forte emprise au sol avec des barrières insuffisamment hautes pour assurer une sécurité passive suffisante. Une réunion serait déjà programmée avec les autorités territoriales sur ce sujet précis mais la date ne nous a pas été communiquée.
Le Dasen explique qu’un fait établissement doit être systématiquement rédigé car les faits établissement sont lus par plusieurs acteurs dont lui-même. Si les faits relèvent du pénal, l’institution fait un signalement au procureur.
Minute de silence et organisation de la journée du 16 octobre
« Il y a eu quelques incidents dans le Bas-Rhin (surtout dans les collèges) sans commune mesure avec les évènements lors de l’affaire Samuel Paty. Des mesures disciplinaires proportionnées ont été prisent pas les chefs d’établissement. »
Vos représentants du personnel se sont étonnés de la différence de traitement entre le premier et le second degré. Les premiers ont dû se concerter sur la pause méridienne, les second ont pu se concerter sur temps de travail le matin de 8h00 à 10h00, le début des cours ayant été reporté à 10h00.
La réponse du Dasen est restée très évasive mais on peut comprendre que l’école devait absolument accueillir les élèves aux heures habituelles. Chacun saura en tirer les conclusions…
Alertes risque d’attentat dans les établissements et protocoles
Il y en a eu 2 le lundi (Jean ROSTAND à Strasbourg et Le Corbusier à Illkirch) et 1 le mardi (de nouveau Jean ROSTAND à Strasbourg)
Protocole systématique
- Le directeur ou le chef d’établissement prévient les forces de l’ordre (n°17) puis le Dasen qui voit avec le préfet et les autorités de police.
- Les bâtiments sont évacués.
- Le protocole « levée de doute » s’applique avec la fouille des bâtiments par les forces de l’ordre (démineurs, chiens renifleurs, etc.).
- Une fois le doute levé, les bâtiments peuvent être de nouveau occupés.
Protocole renforcé
Un établissement qui serait victime de plusieurs alertes entre dans un protocole renforcé (situation de Jean Rostand). Ce protocole consiste à la présence chaque matin des démineurs qui procèdent à une opération « levée de doute ». Les usagers ne peuvent entrer qu’une fois le doute levé. La présence policière est renforcée, les livraisons se font sous la surveillance renforcée de l’EMS.
Après quelques jours, la situation est réévaluée avec le Préfet et les mesures sont adaptées en fonction de cette réévaluation.
Consignes de sécurité suite à l’élévation du niveau du plan Vigipirate
« Les mesures annoncées par le recteur correspondent à celles annoncées par le ministère. On ne peut surréagir en ajoutant des contraintes supplémentaires. »
Les IEN qui ont annoncé que les parents de maternelle ne pouvaient plus entrer dans les bâtiments ont fait une interprétation des consignes. Toutefois, le Dasen dit qu’il serait plutôt favorable à cette possibilité. Mais il ne peut l’écrire puisque cela ne correspond pas aux consignes ministérielles.
Observation visuelle des sacs : nous avons dénoncé l’impossibilité d’appliquer cette consigne par manque de personnels et des conséquences engendrées (attroupements pourtant prohibés, prise en charge de la classe, etc.). Le Dasen en convient mais il rappelle que c’est une des consignes et donc qu’elle doit être appliquée. Pour lui, elle doit être réalisée « autant que faire se peut ». Encore une fois, s’il peut le dire il ne peut l’écrire…
A notre demande de communication en ce sens en direction des collègues, le Dasen nous répond encore qu’il peut le dire mais pas l’écrire…
Nous avons demandé que les consignes générales (comprendre s’appliquant aussi bien pour le premier degré que pour le second degré) soit abandonnées au profit de consignes spécifiques à chaque degré puisque les moyens humains ne sont pas comparables.
Nous avons également demandé que le Dasen fasse remonter cette demande aux niveaux hiérarchiques supérieurs.
Gageons que la demande du SE-Unsa sera entendue… et surtout réalisée…