La communication de l’exécutif fait de l’École une priorité absolue en annonçant un budget historique pour 2024 mais, in fine, qu’en est-il ?
L’annulation de près de 700 M d’euros de crédits prouve que, budgétairement, il n’en est rien.
Premier épisode : l’annonce de la suppression de plus de 1 000 postes dans le 1er degré et de 500 dans le 2d degré.
Puis changement de cap en décembre, lorsque l’actuel Premier ministre revient sur la fermeture de 650 postes dans le 1er degré et la recréation de plus de 800 dans le 2d degré, ainsi que le redéploiement de 1 500 postes, sans pour autant modifier le budget en cours d’examen à l’Assemblée nationale.
Enfin, dernier revirement aujourd’hui avec l’annulation de près de 700 millions d’euros dont 500 millions en dépenses de personnels, mais qui seraient, selon la ministre, sans impact sur les personnels et les réformes.
Pour le SE-Unsa, force est de constater que les postes annoncés n’auront existé que dans les annonces médiatiques. Dans les faits, la promesse de professeurs supplémentaires, notamment dédiés à la réforme du Choc des savoirs, aura fait long feu.
Moyens insuffisants, emplois fantômes et rejet massif de la communauté éducative, c’est donc dans ce contexte que le Choc des savoirs devrait prochainement se mettre en place.
Le Gouvernement, qui n’est pas sans connaître les prévisions budgétaires depuis plusieurs mois, a fait le choix délibéré de porter ce projet rétrograde et inefficace pour l’École pour, in fine, annoncer des économies. Depuis le début, le budget de l’École est une variable d’ajustement.
Pour le SE-Unsa, c’est décidément une politique irresponsable, toujours aussi méprisante des personnels, des élèves et des familles, ainsi qu’un renoncement pour l’avenir de notre pays.
Paris, le 22 février 2024
Élisabeth Allain-Moreno
Secrétaire générale du SE-Unsa